« La situation épidémiologique s’est dégradée au cours des derniers jours et évolue dans le mauvais sens. » En déplacement au CHU de Montpellier avec le ministre de la Santé Olivier Véran quelques heures après un conseil de défense consacré à la lutte contre le Covid-19, le Premier ministre Jean Castex a fait part mardi 11 août de ses inquiétudes quant à l’évolution de l’épidémie en France (voir la totalité de son discours dans la vidéo ci-dessous).
EN DIRECT | Déclaration de @JeanCastex depuis le @CHU_Montpellier. https://t.co/1KWyenqUhe
— Gouvernement (@gouvernementFR) August 11, 2020
Avec « 2 000 cas par jour contre un millier il y a trois semaines, le seuil de vigilance (fixé à 20 cas pour 100 000 habitants), sera atteint cette semaine au niveau national, a-t-il précisé. Plusieurs départements se situent déjà à un niveau proche du seuil dit d’alerte de 50 cas pour 100 000 habitants.
Du côté des hospitalisations, les chiffres ne sont pas plus rassurants : selon le Premier ministre, leur nombre (800 par semaine), ainsi que celui des admissions en service de réanimation (100 par semaine), « repartent à la hausse ».
En moyenne, 25 nouveaux clusters sont en outre identifiés quotidiennement, contre environ 5 par jour il y a un mois. C’est dans les tranches d’âge « les plus jeunes » que la contamination se développe aujourd’hui.
« Une moindre vigilance, une moindre discipline »
Pour Jean Castex, « la lutte contre le virus ne sera gagnée que d’une seule manière : la prévention, l’application des gestes barrières, le port du masque (dont les principes d’utilisation sont rappelés ci-dessous par Santé publique France), la protection des plus vulnérables et le respect des règles d’isolement quand cela est nécessaire ».
[#Prévention] Quand et comment mettre un masque ? 😷
↪️ Une vidéo tuto pour vous donner les bonnes pratiques, les gestes et les étapes à suivre pour bien placer et maintenir le masque sur le visage. Ensemble, protégeons-nous pic.twitter.com/TTQGIKJgav— SantépubliqueFrance (@santeprevention) May 25, 2020
Or, en cette période estivale propice aux rassemblements familiaux et festifs, le chef du gouvernement fait le constat, « sur tous ces plans », « d’une moindre vigilance, d’une moindre discipline » et « d’une moindre solidarité, en tout cas de la part de certains d’entre nous, minoritaires sans doute, mais trop nombreux ».
Pour inverser la tendance, plusieurs décisions ont été prises à l’issue du conseil de défense : tout d’abord, les préfets devront se rapprocher des élus locaux pour « étendre le plus possible l’obligation du port du masque dans l’espace public ». Jusque-là, le masque n’était obligatoire que dans les lieux publics clos pour les personnes âgées de plus de 11 ans.
« Si nous ne réagissons pas collectivement, nous nous exposons à un risque élevé de reprise épidémique qui sera difficile à contrôler. Elle mettra à nouveau sous tension l’ensemble de la chaîne de santé, de la médecine de ville aux services hospitaliers. Elle mettra aussi sous tension notre économie, notre système éducatif, notre vie culturelle et collective », a prévenu le Premier ministre.
L’interdiction des événements de plus de 5 000 personnes prolongée
Autre mesure décidée par le conseil : la prolongation, jusqu’au 30 octobre, de l’interdiction des événements de plus 5 000 personnes. Les préfets conservent la possibilité d’y déroger sous respect des protocoles sanitaires.
Un renfort de la communication et de la pédagogie en direction des jeunes et des populations qui « se sentent à tort moins exposées » devrait par ailleurs être prochainement mis en œuvre.
Enfin, pour mieux faire respecter toutes ces mesures, « nous allons intensifier les actions de contrôles », a ajouté Jean Castex. Chaque préfet devra élaborer un plan ciblé dans son département portant sur le respect « de l’ensemble des règles et principes destinés à prévenir la propagation du virus : respect des gestes barrières, port du masque, obligation de déclaration des rassemblements de plus de 10 personnes, contrôle du respect notamment dans les lieux clos, dans les restaurants, les débits de boissons et dans les espaces publics concernés », a-t-il conclu.
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