L’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’université de Tours ont rendu publics, via un communiqué et une conférence de presse, les premières avancées de leurs travaux concernant l’élaboration d’un vaccin nasal contre la Covid-19. Si les premiers résultats positifs se confirment, il pourrait être commercialisé d’ici à 2023.
#RP_INRAE Résultats positifs pré-cliniques pour un #vaccin #COVID19 par voie nasale avec @UnivTours
▶️neutralise le virus à son entrée
▶️bloque la contagiosité
▶️efficace contre les variants🇫🇷100% françaishttps://t.co/UGvpw2pCGH
Photos @B_NICOLAS_INRAE pic.twitter.com/zulVSvpqsu
— INRAE (@INRAE_France) September 9, 2021
Une nouvelle génération de vaccins
Lorsque l’on sait de quelle façon le virus commence à se développer dans les fosses nasales, on comprend tout l’intérêt d’un vaccin qui serait immédiatement mis en contact avec la muqueuse du nez. En agissant au stade initial de l’infection, le candidat vaccin a la particularité de bloquer la multiplication et par conséquent la transmission du virus dans le reste de l’organisme. Ce vaccin nasal d’un nouveau genre n’en est toutefois qu’au stade des essais précliniques et n’a pas encore été testé sur l’homme. Il n’est pas non plus seul à jouer dans sa catégorie puisque plusieurs autres vaccins administrables par voie nasale sont en cours d’élaboration dans le monde.
À base de protéines
Celui-ci est composé d’un cocktail de protéines encapsulé dans des nanoparticules à base d’amidon et de lipides. Ces dernières sont ensuite complètement éliminées par le corps en seulement quelques heures. Il ne contient par ailleurs aucun autre adjuvant. Parmi ces protéines se trouve la « spike », cible principale des anticorps neutralisants, ces molécules qui préviennent l’infection en bloquant l’entrée du virus dans le corps. D’autres protéines du virus, qui elles ne sont pas soumises à mutation, entrent également dans la composition du vaccin, une particularité qui laisse espérer une efficacité du vaccin contre la plupart des variants connus.
Bientôt les premiers essais sur l’humain
Les premiers résultats obtenus chez les animaux (des souris et des hamsters) sont très prometteurs et les chercheurs placent beaucoup d’espoir dans les prochains essais cliniques qui seront testés sur des volontaires humains. « Les tests pré-cliniques menés en laboratoire démontrent l’efficacité du vaccin candidat après deux immunisations par voie nasale espacées de trois semaines, tant en termes de réponse immunitaire que de neutralisation précoce du virus original et de ses variants, bloquant tout risque de contamination par un individu vacciné », précisent l’Inrae et l’université de Tours dans leur communiqué, avant d’ajouter : « Techniquement, le vaccin sera administrable à l’aide d’un petit adaptateur placé au bout d’une seringue sans aiguille, permettant une diffusion au sein de la cavité nasale. »
Isabelle Dimier-Poisson, responsable de l’équipe de recherche chargée du projet de vaccin, explique que les résultats de premiers tests menés sur des souris génétiquement modifiées, puis sur des hamsters dorés – dont les symptômes face au SARS-CoV-2 sont très proches de ceux des humains – sont « très encourageants ». Après avoir été contaminés par le virus, aucune charge virale n’a été détectée dans leurs fosses nasales. Il s’agit désormais pour les chercheurs de fonder une start-up afin de réunir les fonds nécessaires pour produire des protéines et mener à bien les essais cliniques sur les humains, qui pourraient commencer au deuxième semestre 2022, avec une mise sur le marché en 2023.