Contraception : une méthode pour chaque femme

, par  Delphine Delarue

Depuis la « crise de la pilule » en 2013, qui a rappelé l’augmentation du risque de thrombose veineuse et artérielle avec celles de troisième et quatrième générations, les femmes ont tendance à se tourner vers des moyens de contraception comme le stérilet. Il existe cependant d’autres possibilités, qui élargissent encore le choix en fonction des attentes et des motivations de chacune.

Avec 41 % d’utilisatrices parmi les femmes en âge de procréer, la pilule reste le moyen de contraception le plus répandu en France. Il en existe deux types : la pilule dite combinée, constituée de deux hormones de synthèse, un œstrogène et un progestatif, et la pilule microprogestative, qui ne contient qu’un progestatif. Le terme « génération » est réservé aux pilules combinées. Les plus récentes (troisième et quatrième générations) ont réduit les effets secondaires tels que l’acné ou la prise de poids, mais ce sont aussi celles que l’on a remises en cause lors de la « crise de la pilule », début 2013, pour le risque augmenté de thrombose veineuse qu’elles induisent. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), ce risque, qui demeure minime, est annuellement de 5 à 7 pour 10 000 femmes qui utilisent une pilule de deuxième génération et de 9 à 12 pour 10 000 chez celles qui en prennent une de troisième génération. Le danger augmente aussi avec l’âge et le tabagisme. Les fumeuses de plus de 35 ans et les femmes ayant des facteurs génétiques ou des antécédents de thrombose ont donc intérêt à se tourner vers les pilules microprogestatives, qui, elles, ne génèrent pas de risque veineux ou artériel augmenté. Chez certaines femmes, elles peuvent cependant entraîner une prise de poids, un réveil de l’acné et une irrégularité, voire un arrêt total des règles.

L’alternative du stérilet

On le voit, la pilule n’est pas forcément la panacée, bien qu’elle soit restée longtemps plébiscitée par les prescripteurs, notamment en raison de son efficacité théorique (99,7 %). Dans la vie quotidienne des femmes, ce taux est en réalité de 91 % en raison des oublis fréquents de comprimés. « La crise de la pilule a été l’élément déclencheur qui a conduit de nombreuses femmes à changer de méthode et les prescripteurs à élargir les propositions contraceptives », indique le docteur Séverine Oriol, médecin généraliste membre de la commission contraception du Planning familial. Selon l’étude Fécond menée en 2013, la moitié des femmes qui prenaient une troisième ou quatrième génération ont adopté à la place un autre type de pilule ou une autre méthode. D’après l’ANSM, entre janvier 2013 et avril 2014, les ventes de première et deuxième générations ont progressé globalement de 32 % par rapport à la même période en 2012. Les ventes d’implants et de stérilets ont quant à elles augmenté de 26 %.
« Contrairement aux idées reçues, le DIU (dispositif intra-utérin, ou stérilet) peut parfaitement être proposé aux femmes qui n’ont pas eu d’enfant, précise le docteur Oriol. D’efficacité supérieure à la pilule en utilisation courante, cette méthode n’impose pas de prise quotidienne et assure une protection de trois à dix ans. » Les femmes peuvent choisir entre deux types de stérilet : le DIU au cuivre (c’est le cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs) ou le DIU hormonal, qui contient une hormone progestative et n’augmente pas le risque de thrombose.

L’implant, le patch et l’anneau : encore peu répandus

Les autres méthodes contraceptives non naturelles : implant, patch et anneau, demeurent peu répandues en France. Elles ont cependant leurs avantages : ici aussi, pas de prise quotidienne imposée. L’implant, qui contient les mêmes hormones que la pilule progestative, agit pendant trois ans et, comme le stérilet hormonal, n’augmente pas le risque de thrombose. Le patch diffuse les mêmes hormones que la pilule combinée et induit donc un risque veineux et artériel légèrement augmenté. On le change une fois par semaine, trois semaines sur quatre. Quant à l’anneau, que l’on place au fond du vagin pour trois semaines par mois, il contient la même association d’hormones et présente donc les mêmes inconvénients.
Enfin, pour toutes celles qui souhaitent se détourner des hormones, il reste les méthodes dites mécaniques : diaphragme, spermicides et préservatif féminin. Bien adaptées aux femmes qui connaissent leur corps, elles s’utilisent à chaque rapport, sont un peu moins efficaces et ne sont pas remboursées par l’Assurance maladie (c’est aussi le cas des pilules de troisième et quatrième générations depuis mars 2013).

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