Un véritable outil pédagogique actualisé à destination des jeunes parents : c’est ainsi que l’on pourrait qualifier le nouveau carnet de santé de l’enfant, qui sera distribué dans les maternités ou dans les mairies à partir du 1er avril pour chaque naissance. Présentée le 5 mars par le ministère de la Santé et mise à jour sur la base des indications du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), cette version 2018 prend en compte les dernières avancées scientifiques et sociétales, les nouvelles recommandations en matière de prévention, l’identification de nouveaux risques et entend ainsi mieux répondre aux attentes des familles et des professionnels de santé.
Première nouveauté de ce carnet de santé dépoussiéré : l’élargissement de l’obligation vaccinale à onze vaccins pour tous les enfants nés à partir du 1er janvier (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, Hæmophilus influenzæ de type B, hépatite B, pneumocoque, méningocoque C, rougeole, oreillons et rubéole).
Courbes de croissance actualisées
Le modèle 2018 introduit aussi de nouvelles courbes de croissance, établies par l’Inserm à partir de la surveillance de 261 000 enfants répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain. Elles remplacent les anciennes courbes, issues de données de l’OMS qui n’avaient pas été mises à jour depuis deux générations. Calibré aux tailles et poids actuels des enfants français, le carnet devrait permettre de mieux détecter les problèmes de santé comme la puberté précoce ou les IMC trop élevés. Le ministère de la Santé précise que des documents complémentaires d’aide à l’interprétation de ces nouvelles courbes seront mis en ligne par l’Inserm dans le courant de l’année. Pour renforcer le suivi des nouveau-nés, le carnet prévoit une consultation pédiatrique dès la deuxième semaine de l’enfant. Jusqu’à présent, ce rendez-vous avait lieu avant la fin du premier mois. Cette mise à jour aidera aussi à rassurer les jeunes mamans et à identifier plus précocement les éventuelles dépressions du post partum.
Messages de prévention enrichis
Enfin, le carnet 2018 reprend les dernières recommandations destinées à prévenir la mort subite du nourrisson et à répondre aux nouveaux risques sanitaires identifiés. Il conseille par exemple d’utiliser des lits à barreaux sans tour de lit, de faire dormir le bébé dans la chambre de ses parents pendant les six premiers mois au minimum, de n’utiliser que des biberons garantis sans bisphénol A et d’éviter de laisser un enfant de moins de 3 ans dans une pièce où la télé est allumée (même s’il ne la regarde pas). En ce qui concerne les allergènes ou les produits chimiques présents dans l’environnement, de nouvelles recommandations très précises, comme aérer le domicile dix minutes par jour, privilégier les produits d’entretien à composant unique et éviter l’utilisation de produits cosmétiques pendant les premiers mois du bébé, ont aussi été ajoutées.