Un cap a été franchi. En 2017, pour la première fois, plus de 6 000 greffes ont été pratiquées dans notre pays. C’est ce que révèle l’Agence de la biomédecine dans un communiqué publié à l’occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes, prévue le 22 juin. Un chiffre symbolique, qui se rapproche de l’objectif des 7 800 greffes annuelles fixé par le Plan greffe 3 d’ici à 2021. « Cette progression a été possible grâce à la générosité des donneurs, à la mobilisation quotidienne des professionnels de santé impliqués dans la chaîne du don à la greffe et au soutien des associations, précise l’agence. C’est un encouragement pour tous les patients en attente d’une greffe, qui nous invite à poursuivre la mobilisation de tous. »
La greffe du rein reste la plus pratiquée
Dans le détail, 6 105 greffes ont été réalisées, soit une augmentation de 3,5 % par rapport à 2016 et de 19 % par rapport à 2013. Avec 3 782 greffes en 2017, la greffe du rein reste de loin la plus pratiquée, suivie par celles du foie (1 374 greffes), du cœur (467), des poumons (378) et du pancréas (96). Si la majorité des greffons sont prélevés chez les personnes en état de mort encéphalique (1 % des décès à l’hôpital), la greffe à partir de donneurs vivants progresse, son développement pour le rein étant d’ailleurs l’un des objectifs prioritaires du plan. « En 2017, l’activité de greffe à partir de donneur vivant a franchi le cap des 600 greffes », se félicite l’Agence de la biomédecine. Au total, on en comptabilise 611 pour le rein (soit 16 % des greffes rénales) et 18 pour le foie.
Taux de réussite « excellent »
Aujourd’hui, la greffe d’organes est de mieux en mieux maîtrisée. « Le taux de réussite est excellent, note l’agence. Plus de 75 % des personnes greffées vivent bien avec leur greffon après dix ans de greffe. Et en France, actuellement, plus de 57 000 personnes vivent avec un greffon fonctionnel. »
Malgré cela, faute de donneurs suffisants, près de 24 000 patients étaient encore en attente d’organe en 2017. Il y a sept ans, pour améliorer les chances des malades, la liste des donneurs vivants potentiels a été élargie : initialement restreinte à la famille, elle concerne désormais tout proche majeur pouvant prouver l’existence d’un lien affectif étroit depuis au moins deux ans avec le malade, à condition d’être compatible et en bonne santé.
Consentement présumé, gratuité, anonymat
La journée nationale est aussi l’occasion de rappeler les trois grands principes qui régissent le don d’organes. Tout d’abord, le consentement présumé : d’après la loi, nous sommes tous donneurs potentiels d’organe après notre décès, à moins d’en avoir exprimé le refus de notre vivant. Pour cela deux possibilités : s’inscrire sur le registre national des refus ou confier son opposition à ses proches. Deuxième principe, la gratuité : « Le don d’organe est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit, rappelle l’Agence de la biomédecine. La loi interdit toute rémunération en contrepartie. Cette règle constitue par ailleurs une garantie contre le trafic d’organes. » Dernier principe, l’anonymat : le donneur ne peut pas connaître l’identité du receveur, et réciproquement. Les proches du donneur peuvent toutefois, s’ils le souhaitent, demander quels organes et tissus ont été prélevés et quel est le résultat de la greffe.