« Le cancer constitue pour nous une priorité sanitaire », a rappelé Margaritis Schinas, vice-présidente de la Commission européenne, chargé de la promotion de notre mode de vie européen à l’occasion de la présentation de la nouvelle approche visant à aider les États membres à accroître le recours au dépistage du cancer le 20 septembre. « Au cours des deux dernières années, la Covid-19 a eu des répercussions négatives sur la prévention, la détection et le diagnostic du cancer, a-t-elle précisé. Une détection du cancer aussi précoce que possible peut réellement faire la différence en augmentant les possibilités de traitement et en sauvant des vies. Pour ce faire, nous devons renforcer le dépistage du cancer dans toute l’Union européenne. Aujourd’hui, nous montrons une nouvelle fois notre détermination à lutter résolument et collectivement contre le cancer. »
Un cancer a en effet été diagnostiqué chez 2,7 millions de personnes dans l’Union européenne en 2020. On estime qu’un citoyen de l’UE sur deux développera un cancer au cours de sa vie, avec des conséquences durables pour sa qualité de vie, et que seulement la moitié des patients atteints d’un cancer survivront.
Que préconise l’UE ?
La recommandation de la Commission européenne vise à accroître le recours au dépistage du cancer du sein, du cancer colorectal et du cancer du col de l’utérus.
Pour le cancer du sein, un dépistage pourrait être proposé aux femmes âgées de 45 à 74 ans (contre 50 à 69 ans aujourd’hui). Le dépistage du virus des papillomes humains (VPH) serait pratiqué chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, tous les 5 ans ou plus afin de détecter le cancer du col de l’utérus. Enfin pour le cancer colorectal est recommandée la réalisation de tests immunochimiques fécaux chez les personnes âgées de 50 à 74 ans afin de déterminer la nécessité d’un suivi par endoscopie/coloscopie.
Le principe du dépistage ciblé pourrait être étendu à d’autres cancers : celui de la prostate (jusqu’à 70 ans sur la base du test de l’antigène prostatique spécifique avec une IRM supplémentaire à titre de suivi), du poumon (chez les gros fumeurs et les anciens gros fumeurs âgés de 50 à 75 ans) et de l’estomac (dans les régions où les taux d’incidence et de mortalité du cancer de l’estomac sont élevés).
Quels moyens alloués ?
Un soutien financier est prévu et disponible pour la mise en œuvre de ces nouvelles recommandations : 38,5 millions d’euros au titre du programme « L’UE pour la santé 2021-2027 » et 60 millions d’euros au titre d’« Horizon Europe ». L’objectif ? Aider les États membres à faire en sorte que, d’ici à 2025, 90 % de la population de l’Union se voit proposer tous ces dépistages. Prochaine étape, une fois adoptée par le Conseil, la recommandation remplacera la « Recommandation du Conseil du 2 décembre 2003 » relative au dépistage du cancer de 2003.