Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes. C’est également, pour elles, la première cause de décès : d’après le ministère de la Santé, en 2012, il a tué en France près de 11 886 personnes et 48 800 nouveaux cas ont été détectés. Entre 2005 et 2012, le taux de mortalité a tout de même diminué de 1,5 %, en raison notamment du dépistage précoce. « Il est très important de convaincre les femmes qui ont entre 50 et 74 ans de se faire dépister », insiste Olivier Graesslin, secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNgof) chargé de la gynécologie. Selon les dernières études internationales, en effet, la mortalité a été réduite de 15 à 21 % grâce au programme de dépistage du cancer du sein. Un dépistage précoce signifie également des traitements moins lourds, entraînant donc moins de séquelles. Malheureusement, malgré les incitations à passer une mammographie tous les deux ans, remboursée à 100 % par l’Assurance maladie, seules 52,7 % de femmes âgées entre 50 et 74 ans ont participé à un programme de dépistage en 2012, selon l’Institut national du cancer, alors que le seuil de référence préconisé au niveau européen est de 70 %.
Les personnes à risque
« L’âge moyen d’une femme qui a un cancer du sein se situe entre 60 et 62 ans », indique Olivier Graesslin. Le programme de dépistage est donc proposé aux femmes qui ont entre 50 et 74 ans, pas aux « plus jeunes ». Pourtant, la question fait débat : « Dans certains pays d’Europe, on les dépiste plus tôt, précise-t-il, autour de 45 ans. […] Mais, il y a un double problème : avant 50 ans, la densité des seins est plus élevée et donc la lecture, l’interprétation du cliché, sera plus difficile, et les seins sont également plus sensibles aux rayonnements. » Autres facteurs de risque du cancer du sein : les prédispositions génétiques, les antécédents familiaux (si beaucoup de membres de la famille ont eu un cancer du sein), l’alcool, le tabac, l’obésité, etc.
L’opération de plus en plus pratiquée en ambulatoire
Plus la tumeur sera diagnostiquée tôt, plus il sera possible de la retirer « facilement ». Des opérations qui sont réalisées en ambulatoire dans certains établissements de santé comme dans ceux de l’Institut Curie, où depuis fin 2012 jusqu’à aujourd’hui 40 % des interventions du cancer du sein ont été pratiquées de cette façon. Selon cet institut, une opération « programmée et standardisée dure entre vingt à quatre-vingt-dix minutes ». Le pari est simple : que tous y trouvent leur compte. « La patiente va pouvoir rentrer chez elle plus vite et être plus vite auprès des siens, explique Olivier Graesslin. Elle aura également moins de risques d’infection nosocomiale. » Ce type d’infection, contractée au cours d’un séjour dans un établissement de santé au moins quarante-huit heures après l’hospitalisation, touche un patient sur vingt, selon l’Institut de veille sanitaire (INVS). Autre avantage : les hôpitaux vont pouvoir faire des économies en ayant des lits disponibles plus rapidement. La France est en retard dans ce domaine : « Le taux d’hospitalisation de jour était estimé en 2009 à 36 % dans l’Hexagone, alors qu’il dépassait déjà les 50 % en Europe », a expliqué dans un communiqué l’Institut Curie.