Cancer de la vessie : sensibiliser pour mieux le détecter

, par  Léa Vandeputte

Mai est le mois de sensibilisation au cancer de la vessie. Pour informer le grand public sur ce cancer « aussi méconnu que dévastateur » et ainsi améliorer son diagnostic et sa prise en charge, une campagne de communication est lancée.

C’est pour mieux faire connaître aux Français les signes précurseurs du cancer de la vessie que l’Association française d’urologie (AFU) et l’association de patients Cancer vessie France mènent, tout au long du mois de mai, une campagne d’information. Cette pathologie touche 13 000 à 20 000 personnes chaque année. Elle est responsable d’environ 5 000 décès par an dans le pays, principalement chez les hommes de plus de 60 ans.

Tabac : premier facteur de risque du cancer de la vessie

Le cancer de la vessie concerne, actuellement, 4 fois plus la population masculine que féminine. Mais, « si les hommes sont les plus touchés en raison de l’utilisation des toxiques professionnels (goudrons, solvants, colorants), l’engouement pour le tabagisme que ce soit du côté des hommes ou des femmes entraîne une forte augmentation de ces tumeurs », constate l’AFU. Le tabac est d’ailleurs « le premier facteur de risque du cancer de la vessie, qu’il soit consommé sous forme de cigarette ou sous toute autre forme de combustion (cigare, pipe, chicha…)  », insiste l’association avant d’ajouter : « Aujourd’hui, on considère qu’un fumeur a 5,5 fois plus de risque d’être victime d’un cancer de la vessie qu’un non-fumeur. Et ce d’autant plus qu’il aura commencé à fumer plus jeune, et que sa consommation sera élevée. »

Principal signe d’alerte : du sang dans les urines

La campagne de communication insiste par ailleurs sur le principal signe qui doit faire penser à un cancer de la vessie : la présence de sang dans les urines, qui survient « dans 80 à 90 % des cas ». Mais d’autres symptômes doivent aussi conduire à consulter comme les problèmes mictionnels (envies fréquentes, brûlures, infections, incapacité d’uriner, troubles prostatiques…), des douleurs dans le bas du ventre, mais aussi une perte de poids, une fatigue persistante, des douleurs osseuses… « À ce jour, il n’existe pas de méthode validée de dépistage systématique des tumeurs de la vessie, indique l’AFU. Il est donc primordial de détecter très tôt le cancer de la vessie en se basant sur les symptômes d’alarme. »

Traiter précocement pour augmenter les chances de survie

Quand le cancer de la vessie est pris à temps, le taux de survie est de plus de 80 % à 5 ans mais si le diagnostic est réalisé plus tard, celui-ci diminue et passe à 50 %, voire à 5 % au stade métastatique.
Plusieurs traitements sont disponibles en fonction de la typologie de la tumeur. Si celle-ci est superficielle, une simple surveillance endoscopique peut suffire. Si elle est au contraire à haut risque, il est possible de réaliser des instillations endovésicales – injection d’un produit directement dans la vessie – afin de combattre le cancer et de réduire les risques de réapparition et d’évolution des tumeurs. La chirurgie peut également être envisagée.
« De nouvelles thérapies sont en cours de développement donnant un nouvel espoir pour améliorer la prise en charge des patients », considère l’association. L’immunothérapie, qui consiste à « réveiller » le système immunitaire afin qu’il s’attaque au cancer fait partie des pistes prometteuses.
Pour autant, « la prévention du tabagisme est essentielle, de même que la détection précoce de ces cancers est nécessaire afin d’éviter les formes graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital et nécessiter des traitements lourds », conclut le professeur Yann Neuzillet, urologue et responsable du comité vessie de l’AFU.

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