Le ministre de l’Éducation, Michel Blanquer, l’a affirmé : « La rentrée aura bien lieu pour tous le 1er septembre. » Pour limiter les risques de propagation du virus, un protocole sanitaire a été mis au point dès la fin du mois de juillet. En cas de reprise épidémique, un « plan de continuité pédagogique » est également prévu, assure le ministre. Si les syndicats d’enseignants émettent des réserves quant à leur degré de préparation, les parents, eux, sont soulagés de ne plus avoir à prendre en charge le difficile rôle de professeur des écoles à la maison. Beaucoup de questions restent cependant en suspens.
La totalité des élèves accueillis
En juin dernier, les élèves n’étaient pas présents en totalité dans les salles de classe, mais ils devraient cette fois être tous accueillis en même temps, ce qui rend difficile, voire impossible, le respect des distances entre chaque élève. Qu’à cela ne tienne, la distanciation physique n’est « pas obligatoire lorsqu’elle n’est pas matériellement possible ou qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves », répond Jean-Michel Blanquer. Les établissements doivent néanmoins limiter « les regroupements et croisements importants », mais « la limitation du brassage entre classes et groupes d’élèves n’est plus obligatoire ».
Et le masque ?
Pour rassurer les enseignants et les familles, le ministre a toutefois précisé que le port du masque serait systématique pour les collégiens et les lycéens dans les salles de cours et les espaces clos, y compris si la distance d’un mètre est possible, ce que n’indiquait pas initialement le texte. Les élèves du primaire, eux, en seront dispensés. Aux professeurs qui s’inquiètent de devoir faire leurs cours masqués, le ministre indique que si une distance de deux mètres peut être respectée, le port du masque ne s’impose pas. Il ne sera pas non plus rendu obligatoire pour les enseignants en maternelle.
De leur côté, les représentants des parents d’élèves réclament la gratuité des masques pour les enfants, car, selon eux, ils doivent être considérés comme une fourniture au même titre que les livres et cahiers.
Quel scénario en cas de hausse des contagions ?
Quelques jours seulement avant cette rentrée atypique, les incertitudes demeurent. Le virus semble en effet progresser dans certaines régions de l’Hexagone, en particulier chez les jeunes adultes. Paris et Marseille ayant d’ailleurs récemment basculé en « zone rouge », le gouvernement fait le choix du cas par cas. « Nous avons une capacité à nous adapter localement, affirme en effet Jean-Michel Blanquer dans un message vidéo (ci-dessous) adressé aux enseignants jeudi 21 août. Il peut y avoir des mesures particulières pour Paris ou pour les Bouches-du-Rhône ». Son plan de continuité pédagogique envisage deux hypothèses. Lorsque l’on constate une circulation « très active » du virus, écoles, collèges et lycées d’une « zone géographique déterminée » alors fermeront, et l’enseignement se fera à distance. Si la circulation du virus est seulement « active », un « protocole strict » sera mis en place, et les élèves alterneront entre cours sur place et à distance. « Dans les deux cas, il y aurait donc de nouveau de l’enseignement à distance », prévient-il, évoquant le Cned, l’opérateur public d’enseignement à distance, des cours enregistrés, ainsi que des formations pour les professeurs.
« Il y aura des contaminations à l’école mais on va les gérer », a renchéri lundi 24 août, sur le site de France Info, Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui plaide lui aussi pour la distribution gratuite de masques dans les établissements scolaires.