Bouffées de chaleur, prise de poids, sécheresse vaginale… Ces symptômes dits « climatériques » sont bien connus des 43 000 femmes qui entrent en ménopause chaque année en France. Ce bouleversement hormonal majeur, qui correspond à la fin de la période de procréation, se déroule en deux étapes : la pré-ménopause, qui débute aux alentours de 45 ans et se manifeste par des règles irrégulières pendant plusieurs années (de 18 mois à 4-5 ans), et la ménopause confirmée, autour de 51 ans, caractérisée « par une interruption totale des cycles depuis au moins deux ans », précise le docteur Elisabeth Paganelli, secrétaire générale du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof). D’autres symptômes peuvent également se manifester comme une perte de la libido, une fragilisation de la peau, des cheveux ou des sueurs nocturnes. « Dans de nombreux cas, ces suées vous réveillent la nuit, vous dormez mal et vous êtes très fatiguée. Cela peut se révéler très pénible, surtout quand on continue de travailler », ajoute le docteur Paganelli.
Quand l’ovaire cesse de produire des œstrogènes, cela marque aussi le début de la fragilisation des os et l’augmentation du risque d’infarctus. Une évaluation du risque cardiovasculaire et d’ostéoporose devra donc être réalisée par le médecin.
Exercices de relaxation
Pour limiter l’impact de ces désagréments, les médecins conseillent de pratiquer régulièrement une activité physique et des exercices de relaxation axés sur la respiration : réduire le stress peut en effet aider à diminuer les bouffées de chaleur. Dans la même optique, l’hypnose, l’acupuncture et la phytothérapie peuvent aussi aider. Les femmes peuvent notamment se tourner vers les phytoestrogènes vendues sous la forme de gélules en pharmacie.
Enfin, pour celles qui restent malgré tout très gênées, un traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause pourra être envisagé. Bien qu’il fasse l’objet de nombreux débats dans le monde médical depuis les années 2000, les THS « sont très efficaces puisqu’ils font disparaître l’ensemble des troubles », souligne Elisabeth Paganelli. Le risque accru de cancer du sein et de maladies cardiovasculaires évalué par une étude américaine en 2002 a depuis été tempéré par d’autres travaux. Les recommandations des autorités sanitaires françaises demeurent cependant très prudentes : elles ne conseillent les THS qu’aux femmes récemment ménopausées, à dose faible et de façon temporaire.
Traitement hormonal : les recommandations de la HAS
En juillet 2014, la Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée pour le maintien du remboursement des traitements hormonaux substitutif (THS) de la ménopause par la Sécurité sociale. Tout en lui reconnaissant un service médical rendu important, elle a renouvelé ses recommandations de prudence : le THS ne peut être proposé qu’aux femmes dont la qualité de vie est réellement altérée et le médecin doit estimer « avec attention l’intérêt de la mise en place d’un traitement en fonction de l’évaluation du rapport bénéfices risques propre à chaque femme ». La prescription sera faite « à dose minimale et pour une durée limitée » et le traitement devra être réévalué au moins une fois par an.