Les obligations familiales ou professionnelles, mais aussi les mauvaises habitudes, comme le fait d’avoir une alimentation déséquilibrée, ont une influence sur le sommeil. Sa qualité et sa durée peuvent en pâtir. Mais pour passer une bonne nuit dans les bras de Morphée, encore faut-il comprendre le fonctionnement de son corps et les mécanismes du sommeil.
Pourquoi a-t-on besoin de dormir ?
Tout comme la respiration ou la digestion, le sommeil fait partie des fonctions vitales pour l’organisme. C’est un moment de récupération pour le corps et le cerveau. « Il permet une réparation tant au niveau cellulaire qu’au niveau physiologique », précise le docteur Joëlle Adrien, présidente de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Il joue également un rôle dans le maintien des fonctions d’apprentissage, de mémorisation et d’adaptation. « Pourtant, en France, 30 % de la population ne dort pas assez pendant la semaine, observe le docteur Adrien. Or cette dette de sommeil a un impact sur la santé : elle favorise l’obésité, le diabète, l’hypertension et les troubles anxieux. »
Comment le sommeil est-il structuré ?
Il existe deux types de sommeil : le sommeil lent, avec une activité cérébrale ralentie, et le sommeil paradoxal, avec une activité cérébrale intense. Le passage de l’un à l’autre constitue un cycle de sommeil qui dure en moyenne quatre-vingt-dix minutes. Au cours de la nuit, quatre à cinq cycles se succèdent. « En première partie de nuit, le sommeil lent est plus profond qu’en deuxième partie, explique Joëlle Adrien. C’est pour cette raison que les trois ou quatre premières heures de sommeil sont les plus récupératrices. »
Quelle est la bonne durée d’une nuit de sommeil ?
Les besoins de sommeil diffèrent d’une personne à une autre. En moyenne, un adulte dort entre sept et huit heures par nuit. « La durée idéale d’une nuit est celle qui permet de se sentir en forme et de fonctionner normalement au cours de la journée, indique le docteur Adrien. Il est donc important de bien se connaître pour pouvoir respecter ce besoin ainsi que les horaires propices au sommeil. En résumé, il faut savoir coopérer avec son horloge biologique. La période des vacances permet d’apprécier ses besoins. Après une journée d’activité normale, il faut aller se coucher dès que l’on a sommeil, puis noter l’heure de son réveil spontané et renouveler l’expérience. »
Comment le sommeil évolue-t-il avec l’âge ?
La durée et la qualité du sommeil évoluent tout au long de la vie. Un nouveau-né dort environ seize heures sur vingt-quatre, un enfant de 10 ans, entre dix et onze heures. Enfin, à l’âge adulte, la durée du sommeil se stabilise entre sept et huit heures. La profondeur du sommeil diminue aussi au fil des ans. « Un enfant a un sommeil lent profond plus important en raison de la croissance et du besoin de renouvellement des cellules, souligne Joëlle Adrien. A l’inverse, après 50 ans, le sommeil est plus léger et les réveils au cours de la nuit sont plus fréquents. »