En octobre 2012, déjà, un sondage mettait en lumière qu’un Français sur deux s’adonnaient à l’automédication. Cette tendance, qui consiste selon la définition du Conseil de l’ordre des médecins à « utiliser hors prescription médicale des médicaments ayant reçu une autorisation de mise sur le marché », semble en plein essor. Une étude économique vient en effet confirmer le sondage. Menée entre 2012 et 2013 par l’IMS Health France, une entreprise proposant études et conseils pour les industries du médicament et les acteurs de la santé, elle montre que le marché des médicaments et des produits en vente libre a progressé.
Hiver rigoureux et déremboursement
D’une manière générale, pour le marché global des pharmacies françaises (35 milliards d’euros en mars 2013), « le chiffre d’affaires sur les médicaments avec une autorisation de mise sur le marché (AMM) a reculé de 2,6 % », note Doctissimo, dans un article consacré à l’automédication, le 27 mai. En contrepartie, les produits dits OTC (pour « over the counter », c’est-à-dire tout ce qui se trouve au-delà du comptoir du pharmacien, donc des médicaments ne nécessitant pas d’ordonnance) sont en progression de 2 %. Ils représentent désormais 15 % des ventes avec AMM.
Pour Pascal Voisin, directeur du cabinet d’études d’IMS Health, la « pathologie hivernale forte du début 2013 a tiré les ventes des antalgiques, en hausse de 8,6 % ». Ce qui signifie que pour soigner leur rhume les Français n’ont pas attendu de prescription, mais sont directement allés chercher leur traitement en pharmacie. On observe ainsi une progression de la vente d’Oscillococcinum (+ 29,4 %) ou encore du Fervex (+ 15,3 %). L’autre facteur de progression de l’automédication est le déremboursement de certains produits. « Le chiffre d’affaires pour la circulation veineuse a augmenté de 11,7 % avec le déremboursement des veinotiques en 2012 », relève Le Figaro, les 25-26 mai. Des médicaments auxquels les Français sont habitués et qu’ils recherchent malgré le coût de certains d’entre eux.