Le risque d’une épidémie de rougeole de grande ampleur, comme celle observée actuellement dans plusieurs pays européens et notamment en Roumanie (dix-sept décès à ce jour), se précise dans l’Hexagone. Selon le dernier point d’actualité de l’agence Santé publique France, 134 cas ont été déclarés entre le 1er janvier et le 31 mars 2017, soit trois fois plus que l’an passé pour la même période. D’après les données de l’agence, les régions les plus sensibles sont le Grand Est (soixante cas en Lorraine) et l’Occitanie (quatorze cas depuis le début de l’année, contre huit sur l’ensemble de l’année 2016), en particulier la région toulousaine. Souvent considérée à tort comme une pathologie bénigne de l’enfance, la rougeole « peut entraîner, en particulier chez les nourrissons et les adultes, de graves complications », rappelle de son côté l’agence régionale de santé (ARS) Occitanie dans un communiqué du 5 avril. Depuis le début de l’année, en France, deux cas d’encéphalite et sept pneumopathies liés à la maladie ont été recensés.
Une maladie très contagieuse
La rougeole est aussi la plus contagieuse des pathologies infectieuses : à lui seul, « un malade peut contaminer quinze à vingt personnes », précise l’ARS. Le virus se transmet en effet très facilement d’une personne à l’autre, par l’air, lors de toux, d’éternuements ou de mouchage, par des mains souillées ou des objets contaminés. Les premiers symptômes se manifestent par une forte fièvre associée à de la toux, une rhinopharyngite ou une conjonctivite, puis par une éruption cutanée. La maladie guérit spontanément chez la plupart des individus (il n’existe pas de traitement spécifique), mais elle est potentiellement mortelle chez ceux qui subissent ses complications.
S’il a quasiment disparu dans de nombreux pays, le virus circule encore activement en France en raison « d’une couverture vaccinale insuffisante », déplore l’ARS Occitanie. Pour éliminer la maladie, Santé publique France rappelle que la couverture vaccinale des enfants et des jeunes adultes devrait atteindre les 95 %.
Deux injections pour être protégé
Toujours selon l’agence sanitaire, près de 90 % des enfants nés en 2013 ont reçu la première dose de vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR), mais seuls 66 % d’entre eux ont reçu la seconde. Or les deux injections sont nécessaires afin d’être protégé efficacement. Pour éviter que l’épidémie de grande ampleur redoutée ne se déclare, Santé publique France rappelle donc qu’il est « impératif que le statut vaccinal de toute personne âgée d’au moins 12 mois et née après 1980 soit vérifié et mis à jour ». Recommandé dès l’âge de 1 an, le vaccin est particulièrement important lorsque l’enfant est en collectivité, car il peut contaminer des enfants trop jeunes pour être vaccinés, également plus fragiles face à la maladie. Rappelons en outre que le ROR est remboursé à 100 % par l’Assurance maladie, et ce jusqu’à l’âge de 18 ans.