Atteintes cardiaques : les dégâts collatéraux du coronavirus

, par  Delphine Delarue

Par crainte d’être touchés par la maladie du Covid-19, les patients atteints de pathologies cardiovasculaires ont déserté les services de soins pendant le confinement et ont attendu le dernier moment avant de consulter. Conséquence : l’état de certains s’est dégradé et, en région parisienne, le nombre d’infarctus a doublé pendant le pic de l’épidémie.

Pendant la crise sanitaire, nombreux sont les patients atteints de maladies chroniques (notamment cardiovasculaires) qui ont déserté les consultations de médecine de ville ou les services d’urgences par peur d’être infectés par la maladie Covid-19. Depuis la fin du confinement, ils commencent timidement à revenir dans les services et les soignants constatent la dégradation de leur état : « Nous avons vu, au cours des dernières semaines, aux soins intensifs de cardiologie, des patients avec des infarctus, des insuffisances cardiaques sévères qu’habituellement nous anticipons », explique, à La Dépêche du Midi, le professeur Michel Galinier, coresponsable du service de cardiologie du CHU de Toulouse. Le constat est encore plus frappant dans les zones sévèrement touchées par le coronavirus, comme en région parisienne et dans la petite couronne par exemple où le nombre d’infarctus a doublé pendant le confinement, selon une étude récente menée par des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Lors du pic de l’épidémie, soit les semaines du 23 au 30 mars, la fréquence des arrêts cardiaques est montée à 26,64 par millions d’habitants, contre 13,42 par millions d’habitants, enregistrés en moyenne pendant la même période au cours des années précédentes, indiquent Les Echos.
Peur de déranger
Autre chiffre inquiétant : seuls 12,8 % de ces victimes d’infarctus étaient vivants lors de leur arrivée à l’hôpital contre 22,8 % en moyenne à la même période les autres années.
Si, pour un tiers de ces patients franciliens, l’infarctus était essentiellement associé au coronavirus, pour les autres, les experts avancent d’autres hypothèses comme la difficulté temporaire d’accès aux soins liée à la crise sanitaire ou, encore une fois, la peur de consulter. « Nos patients insuffisants cardiaques, nos patients coronariens n’avaient plus de rendez-vous, n’avaient plus de consultations, il y avait une difficulté d’accès aux soins évidente et on avait des patients qui étaient moins enclins à consulter, probablement parce qu’ils avaient la peur d’attraper le virus en étant hospitalisés et tout simplement la peur de déranger », précise, sur RTL, le professeur Eloi Marijon, cardiologue à l’hôpital Georges-Pompidou, coordonnateur de l’étude de l’Inserm. Résultat : les patients et/ou leurs proches ont attendu le dernier moment avant d’appeler les secours (plus de 90 % des arrêts ont eu lieu à domicile contre 76,8 % habituellement). Un phénomène que l’on a pu constater aussi dans d’autres pays comme en Italie ou aux Etats-Unis.

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