Astrakan,
de David Depesseville
Samuel, orphelin de douze ans, est placé depuis quelques semaines dans le Morvan chez Marie, Clément et leurs deux fils. C’est un enfant aux airs sauvages, qui « pose problème » à sa famille d’accueil, mais celle-ci a besoin de l’argent qu’on lui alloue pour s’occuper du garçon. Ce qui ne les empêche pas de faire tout ce qu’il faut pour l’élever, le soigner s’il est malade (en recourant à un magnétiseur et non au médecin de famille), l’envoyer en classe de neige…
L’astrakan est cette laine noire provenant d’un agneau mort-né ou abattu très jeune. Pour le réalisateur, le mot Astrakan porte l’idée du conte, l’image du canard boiteux ou du mouton à cinq pattes, en tout cas du membre de la famille qui reste à part. Voire, pourquoi pas, « le nom d’un pays qui n’existe pas ! »
La province du Morvan, elle, existe bien, et a longtemps été une terre d’accueil pour les orphelins. D’où l’idée pour le cinéaste d’y inscrire une histoire, lointainement inspirée des nourrices morvandelles, dans des lieux réels.
Au fil des jours et des incidents de la vie courante, Samuel s’émancipe, découvre les sensations et les troubles de son âge, mais très vite il doit aussi faire face aux secrets de cette nouvelle famille. En même temps, on suit les moments de sa vie, sa rencontre avec une petite, les séances de sport, les repas en famille, les punitions qu’il reçoit, sa première séance de cinéma… L’une après l’autre, ces « scènes primitives » dessinent le portrait d’un personnage certes rugueux mais au fond attachant.
Alain NOËL
Sortie le 8 février