À compter du 21 avril 2021, les salariés pourront bénéficier, avant leur départ volontaire à la retraite, d’une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent. Un décret d’application de cette nouvelle mesure prévue dans la loi du 3 juillet 2020 est paru le 20 avril 2021 au Journal officiel.
Pouvoir intervenir et réagir à temps
Cette sensibilisation permettra au salarié d’acquérir les compétences nécessaires pour assurer à la fois sa propre sécurité, celle de la victime ou de toute autre personne. Au cours de cette formation, qui se déroulera sur son temps de travail, il apprendra comment transmettre au service de secours d’urgence les informations nécessaires à son intervention ; comment réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d’attente adaptée ; comment réagir face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.
Des décès évitables
Chaque année en France, près de 60 000 décès surviennent à la suite d’un arrêt cardiaque inopiné, appelé aussi mort subite de l’adulte. « La mort subite cardiaque se définit comme une mort naturelle avec perte brutale de conscience dans l’heure qui suit le début des symptômes, chez un sujet ayant ou non une maladie cardiaque connue, explique la fondation Cœur et recherche. Le moment et le mode de survenue sont inattendus. La mort subite représente un enjeu de santé publique pour notre pays qui justifie, à court terme, d’importants efforts d’amélioration dans la prise en charge de l’accident lui-même lorsqu’il survient de manière inopinée. » Un tiers des victimes ont moins de 55 ans, avec un pic de fréquence entre 45 et 75 ans. Enfin, l’arrêt cardiaque subit concerne trois à quatre fois plus souvent l’homme que la femme.
La France loin derrière les pays anglo-saxons et scandinaves
Dans 60 % à 70 % des cas, un témoin est sur place, mais seulement 40 % à 50 % d’entre eux commencent un massage cardiaque et moins de 1 % font usage d’un défibrillateur cardiaque, mentionnait le député LREM Jean-Charles Colas-Roy dans la proposition de loi « visant à lutter contre la mort subite et à sensibiliser la population aux gestes qui sauvent », publiée en 2019.
Or, au-delà de dix minutes sans massage cardiaque, les chances de survie sont quasi nulles. Dans le domaine des gestes qui sauvent, les Français sont très en retard par rapport à d’autres Européens. Le taux de survie à un arrêt cardiaque inopiné sans séquelles neurologiques majeures reste inférieur à 3 % en France, quand il est de l’ordre de 20 % à 40 % dans les pays anglo-saxons et scandinaves.