L’apprentissage de la propreté est une affaire individuelle. « Comme pour la marche ou le langage, les enfants sont tous différents, y compris au sein d’une même fratrie : on ne peut pas les comparer », explique le docteur Franceschini, secrétaire général du Syndicat national des pédiatres français. C’est entre 18 mois et 4 ans que le « déclic » va se produire. Il faut pour cela que le système nerveux qui contrôle les sphincters soit mature. Certains signes physiologiques indiquent que l’enfant est prêt : il marche, monte seul plusieurs marches ou encore reste stable assis sur un pot. Quant à la maturité psychologique, c’est à chaque parent de la juger.
Des vêtements faciles à ôter
Le délai entre l’envie de « faire pipi » et l’arrivée aux toilettes étant souvent très court, oubliez les salopettes et les pantalons trop serrés. L’idéal est d’attendre les beaux jours, où l’on peut laisser l’enfant les fesses à l’air. Et en cas d’accident, pas de drame : cela fait partie de l’apprentissage.
Le repère, pour le pipi, c’est la couche sèche d’un change à l’autre, signe que l’enfant est capable de se retenir longtemps. Vous devez alors le laisser sans couche (hormis pour la nuit, la sieste et les promenades) et lui proposer le pot régulièrement. « Ne faites pas ce que les mamans font trop souvent : lui enlever la couche, le mettre sur le pot, puis lui remettre la couche, conseille le pédiatre. On ne peut pas lui demander de faire et au pot et dans la couche ! »
Ni une punition, ni un spectacle
Pour que l’enfant s’habitue au pot, les parents peuvent l’inciter à y aller à heure fixe, après les repas par exemple. Il est inutile de l’y laisser plus de dix minutes, le pot ne doit pas être vu comme une punition. Quant à son emplacement, les toilettes sont les plus appropriées s’il y a suffisamment d’espace ; à défaut, optez pour la salle de bains. Le pot n’a pas sa place dans le salon : faire ses besoins, même pour les tout-petits, n’est pas un spectacle.
A quand le siège des toilettes ?
La demande vient souvent de l’enfant lui-même, qui a envie d’essayer les toilettes « des grands ». Prévoyez un rehausseur confortable et un petit banc ou une marche pour qu’il puisse y poser les pieds afin d’être stable. L’enfant doit se sentir en sécurité.
La peur de perdre une « partie de soi »
« Le jeune enfant n’a pas compris le système d’ingestion des aliments, de leur digestion et de tout ce processus que nous, adultes, trouvons naturel, souligne le pédiatre. Quand il fait ses selles, il a le sentiment de perdre une partie de son corps, et cela lui fait peur. Dans ce cas, il ne faut pas insister. » Il est important de bien distinguer la propreté des urines de celle de selles. Cette dernière est plus longue à acquérir, et « il n’y a pas d’inquiétude à avoir jusqu’à l’âge de 4 ans », rassure le pédiatre.
Que faire pour l’entrée à l’école si l’enfant n’est pas « propre » ?
Là encore, pas de stress : « Ces enfants vont à l’école et se retiennent dans la journée, assure le docteur Franceschini. S’ils demandent une couche pour la nuit et qu’ils y font leurs selles, pas question de les culpabiliser : il faut les laisser faire à leur rythme, le déclic viendra d’eux-mêmes. »
Propreté de nuit
Une fois la propreté de jour acquise, vous espérez supprimer complètement la couche la nuit. « Attendez qu’elle soit souvent sèche le matin pour ne plus la lui mettre le soir, à condition, au début, de vous lever la nuit pour lui faire faire pipi. » Avant de sauter le grand pas, parlez-en avec lui : il peut être effrayé de quitter cette dernière « sécurité ». Vous pouvez décider ensemble de faire des essais pendant une période de vacances, par exemple, en minimisant les éventuels accidents.