Si un test génétique américain inédit permet de calculer à quel moment une personne peut développer la maladie d’Alzheimer, et donc d’aider à en repérer plus rapidement les premiers signes, il n’existe pas encore de traitement efficace. Or si aucun progrès n’est fait dans ce domaine d’ici à 2050, le risque est de passer, à l’échelle mondiale, de 35 à 115 millions de personnes atteintes d’une démence dégénérative, la plus fréquente étant la maladie d’Alzheimer (du nom du médecin qui le premier l’a décrite, en 1906).
Très investie dans la lutte contre cette pathologie, qui se caractérise par une perte progressive et irréversible de la mémoire, la ministre de la Santé a pris le parti, début avril, de continuer à rembourser les médicaments anti-alzheimer. Dans un communiqué, elle explique qu’un déremboursement pourrait « entraîner une perte de chances pour les patients ». Cela rejoint l’avis des neurologues, pour lesquels ces molécules sont bénéfiques, alors que la Haute Autorité de santé (HAS) et les syndicats de médecins généralistes reprochent à celles-ci non seulement leurs effets secondaires, mais aussi leur inefficacité.
Faciliter le parcours de soins des patients
Les généralistes ne sont pas pour autant écartés du combat contre les démences dégénératives. Marisol Touraine a en effet suivi les recommandations du rapport intitulé « Quel parcours pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? », remis le 11 avril dernier dans le cadre du Plan maladies neuro-dégénératives 2014-2019. Ce rapport précis et opérationnel, qui prend « en compte la place des médicaments, les alternatives médicamenteuses, l’accompagnement médico-social et la place des aidants », préconise une plus grande implication des médecins généralistes. Et tel est bien l’objectif des nouvelles mesures prises par la ministre. Ainsi, à compter du 1er novembre 2017, « les consultations de médecine générale visant à informer les patients et à définir un traitement face à une maladie neuro-dégénérative seront revalorisées à 60 euros. A cette même date, les médecins généralistes pourront réaliser jusqu’à trois "visites longues" annuelles au domicile des personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer à un tarif de 70 euros. La durée de la consultation pourra ainsi être adaptée aux besoins de la personne (évolution de sa maladie ou des pathologies associées, présence ou non d’un aidant pour l’accompagner, etc.). Ces mesures visent à mieux reconnaître la place des médecins généralistes dans la prévention de la maladie d’Alzheimer, l’accompagnement et le parcours de soins des personnes malades ».
Marisol Touraine a par ailleurs annoncé la création de vingt unités cognitivo-comportementales supplémentaires, dont la moitié cette année. Enfin, une formation dédiée aux maladies neuro-dégénératives sera proposée à tous les professionnels de santé, dans le cadre du développement professionnel continu (DPC). Le programme de cette formation « sera préparé avec le Collège de la médecine générale de France », a précisé la ministre.