Le Groupement d’intérêt public enfance en danger (Giped), qui gère le numéro vert 119, propose depuis le lundi 3 mai un service de communication par messagerie instantanée. « La création de ce tchat fait suite à deux axes importants de la politique menée par le Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (Snated) 119 : la diversification de ses canaux d’interpellation et sa volonté de mieux adapter son service auprès des enfants et des adolescents », indique le communiqué. Les plus jeunes, qui utilisent massivement le numérique dans leur quotidien, auront le choix entre plusieurs modes de contact : le téléphone, le formulaire en ligne, la plateforme à destination des personnes sourdes et malentendantes et, désormais, le tchat.
Des échanges confidentiels
Celui-ci s’adresse aux mineurs ainsi qu’aux jeunes majeurs de moins de 21 ans qui souhaitent parler de leur propre situation ou de celle d’un proche. Il est disponible depuis le site Allo119.gouv.fr les lundis, mardis, jeudis et vendredis de 15 heures à 19 heures et les mercredis de 13 heures à 19 heures. Pour s’y connecter, il suffit de cliquer sur l’onglet « Besoin d’aide ? », puis de sélectionner le tchat. « Une équipe d’écoutants du 119, professionnels de la protection de l’enfance, se relaie pour répondre aux sollicitations par écrit, indique le Giped. Tous ont été formés à ce nouveau “métier” qu’est l’échange, le recueil d’informations par écrit. » « La confidentialité est assurée et à tout moment le jeune tchatteur peut “quitter la conversation en urgence” », ajoute-t-il. Les écoutants ont pour mission de recueillir la parole, de conseiller et d’orienter les appelants mais aussi de transmettre les signalements aux cellules de recueil des informations préoccupantes (Crip) présentes dans chaque département. Ces dernières vont à leur tour évaluer la situation avant d’engager d’éventuelles actions de protection.
Des appels en hausse de 20 %
Ce nouveau canal d’échange est ouvert par le Giped dans un contexte de hausse des sollicitations. « Les appels de mineurs au 119 sont toujours de plus en plus nombreux (15 % en 2017, 18 % en 2019 et 20 % des appelants en 2020) », constate-t-il. On estime que, chaque année en France, un enfant meurt tous les cinq jours des suites de violences familiales et qu’environ 52 000 mineurs subissent des violences, des mauvais traitements ou des abandons. La crise sanitaire a exposé au grand jour cette réalité. Les confinements successifs ont en effet augmenté le risque de subir des violences et, dans le même temps, diminué les chances de les repérer (lire notre article). La campagne de sensibilisation et d’incitation à la vigilance, diffusée voilà un an, est donc malheureusement toujours d’actualité.
#EnfanceEnDanger
Tant qu’on ne fera rien, les violences continueront.
Pour arrêter ça, il faut agir, même en cas de doute il faut appeler le 119.
Témoin d'une situation, pour agir : https://t.co/leFOeKWhVL pic.twitter.com/ld07nkHEQY— Gouvernement (@gouvernementFR) April 16, 2020