Allergies : alertes aux pollens et polémique sur la désensibilisation

, par  Vincent Portois

Au moment où se déroule la 13e édition du Congrès francophone d’allergologie, sur fond de fronde des spécialistes face à l’avis proposant la baisse du remboursement de la désensibilisation, l’alerte aux pollens est à son niveau maximal. Rhinites, conjonctivites et crises d’asthme fleurissent brusquement à l’ombre des bouleaux et des platanes en ces beaux jours.

En journalisme, on appelle les sujets qui reviennent chaque année, des marronniers – tel l’arbre donnant tous les ans des marrons – mais concernant l’alerte aux pollens, on évoquerait plutôt le bouleau et le platane… Le Réseau national de surveillance aéro-biologique (RNSA) explique ainsi qu’avec l’arrivée brusque du soleil, notre pays se trouve « coupé en deux avec les pollens de bouleaux qui envahissent le nord et les pollens de platanes qui gagneront du terrain au sud ». La pollinisation touche 30 % environ de la population française selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Cette année, il s’agit d’une saison pollinique tardive, car les arbres cités plus haut, œuvrent surtout entre février et avril, après les graminées et les herbacées. Pour les syndicats et les associations d’allergologues la pollution de l’air – une des conséquences de la dégradation de l’environnement –, serait un facteur aggravant de cette saison pollinique, faisant des allergies un réel enjeu de santé publique. Les différentes précautions et recommandations, particulièrement celles du RNSA, sont donc à suivre afin de se protéger efficacement. Il faut par exemple éviter le plus possible de rouler en voiture fenêtres ouvertes, de se promener à l’extérieur, surtout en forêt, dans les parcs et les champs. En revanche, il vaut mieux « se rincer les cheveux le soir, favoriser l’ouverture des fenêtres avant le lever et après le coucher du soleil, éviter de faire sécher le linge à l’extérieur, de bien suivre son traitement et de consulter son médecin en cas de symptômes... ».

Un pic de désensibilisation

Si l’allergène persiste, il existe un traitement à court terme avec des médicaments dits de première intention. Pour tenter d’enrayer définitivement l’allergie, vous pouvez recourir à l’immunothérapie sublinguale ou par voie sous-cutanée (plus répandue), toutes deux connues sous le nom de désensibilisation. Mais ces solutions de soulagements, voire d’éradication totale, de cette pathologie gênante pourraient être l’objet de nouvelles réglementations, puisqu’en février dernier, la Haute Autorité de santé (HAS) a soumis la proposition d’un abaissement du remboursement de certains traitements de désensibilisation. C’est pourquoi, pendant cette semaine de Congrès francophone d’allergologie, les professionnels de santé et les associations de patients, tous indignés, ont contesté cette proposition mise en ligne le 27 mars. « Perte de chance », « inégalité d’accès aux soins », «  frein diagnostique et thérapeutique profondément alarmant » ou encore «  lourde de conséquence pour l’avenir de l’allergologie en France » figurent au cœur des revendications. Sur un fond de décision unilatérale l’inquiétude est vive, allant des patients, aux spécialistes, jusqu’aux étudiants du secteur. Dans son communiqué, la Fédération française d’allergologie (FFAL) regrette « d’autant plus cette décision qu’elle ne tient visiblement pas compte de l’avis des associations de patients pourtant très mobilisées en faveur de la défense de l’accès aux soins pour les patients allergiques. La HAS ne reconnaît pas le fardeau que représente la maladie chez les patients qui souffrent des formes les plus sévères d’allergie ».

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