Les proches aidants, autrement dit ceux qui accompagnent au quotidien un parent âgé, un proche atteint d’une maladie chronique ou encore un enfant handicapé, par exemple, auront bientôt droit à un congé pour aider un proche dépendant, qui sera rémunéré à hauteur de 40 euros net par jour. Il sera inscrit dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020, présentée fin septembre. Cette annonce faite par le cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn sonne comme une reconnaissance. « C’est un premier soulagement pour les familles », a salué vendredi 13 septembre sur Franceinfo Emma Berger, fondatrice de Coorganiz, une application créée pour épauler les proches aidants, avant d’ajouter : « Le fait que ça soit légiféré, c’est un grand pas en avant dans le fait de reconnaître que ces personnes ont le droit à plus de flexibilité que les autres. »
Concilier vie personnelle et professionnelle
L’ouverture à une indemnisation permettra en effet de « faciliter la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle » des aidants et de « soutenir » ceux qui subissent d’importantes pertes de salaires, comme l’a déclaré début juillet Agnès Buzyn. Le gouvernement prévoit également d’en tenir compte dans la future réforme des retraites, en faisant entrer ce congé dans le calcul de la retraite des aidants. Lors d’une conférence de presse, le 25 avril dernier, le président Emmanuel Macron avait d’ailleurs souligné le besoin de mieux « reconnaître » le rôle des aidants familiaux, soulignant la nécessité de « bâtir une place pendant la réforme des retraites et […] construire des droits [à] celles et ceux, souvent les femmes, qui ont mis entre parenthèses ou sacrifié leur vie professionnelle pour s’occuper d’un enfant en situation de handicap, d’un proche, une personne de la famille devenue dépendante ».
Un congé jusqu’alors peu demandé
Sur les 8 à 11 millions de proches aidants en France, près de 4 millions ont un emploi. Pour ces derniers la possibilité de prendre un congé spécifique d’une durée maximale de trois mois, fractionnable, a été mise en place en 2017, dans le cadre de la loi d’adaptation de la société au vieillissement (ASV). Mais ils ont été peu nombreux à profiter de ce nouveau dispositif. Seuls 2 % d’entre eux y ont eu recours, l’une des principales raisons étant certainement l’absence d’indemnisation. Même si les associations considèrent que cette nouvelle mesure apporte un soulagement dans le quotidien des actifs qui viennent en aide à un proche dépendant, elles soulignent cependant l’insuffisance des dispositions actuelles. S’occuper d’un enfant handicapé ou d’un parent atteint d’Alzheimer, par exemple, demande un investissement bien plus important que trois mois par an.