VIH-sida : stabilité de l’épidémie en France

, par  Mathilde Leroy

Depuis 2007, 7 000 personnes en moyenne découvrent leur séropositivité chaque année. Un chiffre encore trop élevé au regard de la gravité de la maladie, qui reste mortelle malgré les traitements.

Selon le numéro thématique du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à l’infection au VIH en France et publié par l’Institut de veille sanitaire (INVS) à l’approche de la journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre, l’épidémie connaîtrait une relative stabilité depuis 2007. Actuellement, 7 000 personnes en moyenne découvrent leur séropositivité chaque année (6 300 personnes en 2010) et 40 000 à 50 000 personnes vivraient avec le virus sans le savoir. Des chiffres encore trop élevés pour une maladie qui reste mortelle et nécessite un lourd traitement à vie.
En 2010, d’après l’étude présentée par le BEH, les personnes âgées de 25 à 49 ans représentaient 70 % des nouvelles découvertes, les personnes de 50 ans et plus 18 % et les moins de 25 ans 12 %. A noter que, depuis 2003, ces pourcentages ont augmenté chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (surtout pour les moins de 25 ans) et chez les plus de 50 ans. Autre élément marquant : le diagnostic tardif reste bien trop fréquent, puisqu’il concerne 30 % des nouvelles découvertes. Or, « une personne dépistée tôt séropositive et traitée dès que possible selon les recommandations en vigueur a d’excellentes chances de vivre longtemps, sans jamais développer les complications du sida », explique François Dabis (Inserm) dans l’éditorial du BEH.

Augmenter le nombre de tests annuels

Pour l’INVS, toutes ces données montrent que les actions de prévention doivent être poursuivies afin d’atteindre les publics les plus concernés. François Dabis ajoute que des objectifs quantifiés en matière de dépistage mériteraient d’être fixés par les pouvoirs publics : le doublement puis le triplement du nombre annuel de tests, qui stagne actuellement à 5 millions, permettraient à moyen terme d’éliminer la part de diagnostics tardifs, puis de faire diminuer la charge virale de la population, et donc la transmission. « Mieux que le simple contrôle sans objectif précis, et plus réaliste que l’éradication du VIH-sida, qui n’est pas aujourd’hui possible, l’élimination des nouvelles contaminations VIH est un engagement à prendre de toute urgence en France, note François Dabis. La réduction de 80 à 90 % des nouvelles infections, probablement atteignable en cinq ans, devrait figurer dans la rubrique ”Santé” de tous les programmes électoraux qui nous seront prochainement proposés. »
La journée mondiale de lutte contre la maladie a justement été l’occasion, pour le ministère de la Santé et l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES), de réactiver leur campagne de prévention. Son slogan : « Le dépistage fait partie de votre vie sexuelle. Faites le test du VIH et des autres IST. »

Sources
- « L’infection à VIH sida en France 2009-2010 : découverte de séropositivité, admissions en ALD et pathologies inaugurales de sida », Bulletin épidémiologique hebdomadaire, numéro thématique 43-44, INVS, 29 novembre 2011.
- Communiqué « Journée mondiale de lutte contre le sida 2011, dépistage du VIH, une démarche à installer auprès de tous les publics », ministère de la Santé, INPES, novembre 2011

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