« Ne la banalisons pas ! », c’est le cri du cœur du Comité français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), qui vient d’éditer sur son site Internet un petit guide, téléchargeable gratuitement, intitulé Hypertendus : suivez le guide !. Aujourd’hui, 30 % des adultes de plus de 35 ans souffrent de cette maladie chronique, c’est-à-dire environ 11,4 millions de personnes, contre 8,2 millions il y a dix ans. L’objectif de cette campagne est de leur rappeler l’importance de bien surveiller leur pression artérielle.
La règle des trois
Pour cela, il existe l’automesure, et si 7 millions de Français sont équipés d’un appareil, ils sont seulement 2 % à bien faire leurs relevés. D’où l’utilité de ce guide, qui rappelle notamment la règle des trois, trop souvent négligée : bien prendre trois mesures consécutives le matin, entre le lever et le petit déjeuner, à quelques minutes d’intervalles, puis trois mesures le soir, entre le dîner et le coucher, et, enfin, faire deux séries de mesures trois jours de suite la semaine précédant la consultation. Le but de ces mesures est autant d’évaluer l’efficacité du traitement que de confirmer le diagnostic du médecin et d’éviter ainsi le fameux effet « blouse blanche » : la tension artérielle monte sous le coup du stress et de l’émotion lors de la visite chez le docteur.
Une alimentation équilibrée
L’occasion aussi, pour le CFLHTA, de rappeler quelques recommandations qui permettent de limiter l’hypertension. S’il est nécessaire pour tout le monde d’avoir une alimentation équilibrée, ça l’est particulièrement chez les hypertendus. Il leur faut par exemple éviter le sel et la viande rouge et plutôt favoriser les fruits et les légumes, qui abaissent la pression artérielle. A bannir aussi : l’alcool, les sodas et les cigarettes. Pratiquer un exercice modéré, comme la marche, et bien dormir sont par ailleurs vivement recommandés. Enfin, une chose qui paraît simple comme bonjour, mais qui n’est pas forcément évidente pour tous : bien suivre son traitement. Une étude révèle en effet que seuls 54 % des malades le font parfaitement. Les autres non, souvent par manque de moyens, car si 72 % des hypertendus sont encore pris en charge à 100 % (dont 50 % grâce à leur complémentaire), 21 % déclarent avoir déjà renoncé à leur traitement pour une raison financière. Rappelons que, depuis juin 2011, la Sécurité sociale ne prend plus en charge à 100 % l’HTA.