Année après année, les Français semblent plutôt satisfaits de leur système de santé. C’est ce que rappelle le dernier baromètre de la Direction de la recherche, des études, des évaluations et des statistiques (Drees) publié sur la question*. Ainsi, plus de huit personnes interrogées sur dix se disent satisfaites « de la qualité des soins prodigués par les médecins généralistes (88 %), les infirmiers (85 %), les médecins spécialistes (82 %), ainsi que les dentistes et orthodontistes (81 %), indique l’étude. […] Plus de sept Français sur dix s’estiment en bonne santé en 2015, dont trois sur dix en très bonne santé ; ces proportions sont stables depuis 2007. » La grande majorité des sondés estime qu’« en cas de crise sanitaire majeure, on peut avoir confiance dans ce que disent les médecins ». Les urgences hospitalières sont en revanche jugées plus sévèrement, avec seulement 55 % d’opinions favorables. Les maternités, les autres services des hôpitaux publics et des cliniques sont mieux appréciés, avec « 65 à 73 % de satisfaction en 2015 ».
Dépassements d’honoraires
Cependant, pour les Français, la qualité des soins dispensés ne justifie pas le niveau des dépassements d’honoraires pratiqués par certains professionnels de santé. Six sur dix jugent trop élevées les dépenses de santé restant à leur charge. Une opinion qui se « révèle d’autant plus forte chez les sondés à la santé fragile ou sans complémentaire, ou encore disposant de faibles ressources », précise la Drees.
Autre enseignement : si la majorité des personnes interrogées est finalement plutôt satisfaite de sa situation personnelle (huit sur dix la jugent « très bonne » ou « plutôt bonne »), les Français sont nombreux à s’inquiéter pour l’avenir. « Plus de quatre sur dix estiment qu’il existe un risque de chômage pour eux-mêmes ou leurs proches dans les mois à venir, et 38 % pensent qu’ils risquent de basculer prochainement dans la pauvreté ou qu’ils sont déjà en situation de pauvreté », constate la Drees.
Sentiment de déclassement intergénérationnel
Enfin, « sept Français sur dix sont plutôt pessimistes sur l’avenir de leurs enfants ou des générations futures ». On note également un sentiment de déclassement intergénérationnel chez les sondés : ils sont nombreux à penser que leur situation est moins bonne que celle de leurs parents. Plus de neuf sondés sur dix estiment d’ailleurs que la pauvreté et l’exclusion « ont plutôt augmenté ces cinq dernières années ». Face à un tel phénomène, les Français en appellent aujourd’hui à une plus grande solidarité : « Ils sont nettement moins nombreux à souhaiter que les prestations sociales bénéficient aux seuls cotisants, ce qui marque une rupture avec la tendance des années précédentes », observe la Drees. Plus de huit Français sur dix souhaitent ainsi une hausse du salaire minimum, et entre 55 et 60 % désirent une augmentation du revenu de solidarité active (RSA).