Le développement de la résistance bactérienne ne serait pas la seule conséquence d’une trop grande consommation d’antibiotiques. Selon un article paru dans la revue américaine Nature du 24 août et cité par Le Figaro du 30 août, cette surconsommation provoquerait aussi une modification durable, voire définitive de la flore intestinale. En passant dans notre tube digestif, notre estomac et nos intestins, les antibiotiques élimineraient non seulement les bactéries sources d’infections, mais aussi de nombreux germes bénéfiques.
Dix à vingt traitements antibiotiques avant 18 ans
Parmi ces germes, les Helicobacter pylori. Très présents dans l’estomac des humains au début du XXe siècle, on ne les retrouve aujourd’hui que chez 6 % des petits américains et européens. Or ils joueraient un rôle contre le développement des allergies, comme l’asthme ou le rhume des foins. Seulement, ce germe peut être totalement détruit à la suite d’une cure seule d’amoxicilline. Et actuellement, un enfant habitant dans un pays développé reçoit dix à vingt traitements antibiotiques avant ses 18 ans.
Des études auraient aussi montré que la modification de la flore intestinale par les antibiotiques pourrait être impliquée dans l’apparition de l’obésité, du diabète de type 1 ou des maladies intestinales inflammatoires.