L’alcool est de loin la substance psychoactive la plus populaire dans l’ensemble des professions, mais certains secteurs d’activité sont plus particulièrement touchés par une consommation dangereuse. D’après une étude menée en 2010 par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), plus de 16 % des agriculteurs et des pêcheurs en font un usage quotidien. Dans le bâtiment, ils sont environ 13 %, quand la moyenne des actifs est de 7,7 %. La consommation d’alcool ponctuelle et excessive touche également ces secteurs (près de 30 % des travailleurs), ainsi que ceux de l’industrie (26,2 %), de l’hébergement et de la restauration (26,9 %).
Drogue « fétiche » dans les arts et spectacles, le cannabis est utilisé de façon ponctuelle ou importante par près de 17 % de ceux qui y travaillent. Suivent l’hébergement et la restauration (12,9 %) et la construction (13 %).
Du côté des drogues dures, le milieu de la construction apparaît plus souvent expérimentateur de cocaïne et de champignons hallucinogènes, tandis que les milieux de la restauration, de l’information, de la communication et des arts et spectacles sont également amateurs d’ecstasy et de poppers.
Des différences en fonction du sexe
A l’inverse, certains secteurs semblent plutôt épargnés par la consommation de substances psychoactives. Parmi eux, l’administration publique, l’enseignement, le milieu de la santé et de l’action sociale et les activités de services des ménages.
Mais attention, derrière les usages d’un secteur se cachent parfois ceux d’un sexe. Ainsi, le secteur de la construction compte 90 % d’hommes et celui de la santé et de l’action sociale (peu consommateur de substances psychoactives) est composé à 83 % de femmes. Et dans d’autres activités, telles que l’agriculture, la pêche, la construction, l’hébergement et la restauration, la surconsommation ne concerne quasiment que les hommes.
Emploi, chômage et addiction
Plus d’un tiers des fumeurs réguliers, presque 10 % des buveurs d’alcool et 13,2 % des consommateurs de cannabis affirment que leur travail ou leur situation professionnelle est à l’origine de leur consommation. Autre facteur qui incite à l’utilisation de substance psychoactives : les collègues. Plus de 16 % des actifs occupés boivent de l’alcool sur leur lieu de travail (hors repas et « pots ») et 40 % d’entre eux le consomment à la sortie du travail, entre confrères.
Pour autant, l’activité professionnelle reste un rempart contre l’addiction. Le retour à l’emploi est ainsi souvent l’occasion de réduire ou d’abandonner sa consommation.