C’est officiel. Le lien entre l’usage des pesticides et la maladie de Parkinson est reconnu depuis le 6 mai, date de parution au JO, par un décret. Les agriculteurs qui manipulent souvent ce type de produits sont particulièrement touchés par cette maladie. Désormais, elle a le statut de maladie professionnelle du régime agricole.
Concrètement, les exploitants diagnostiqués par un neurologue se verront faciliter leurs démarches pour obtenir une compensation financière en cas d’incapacité de travail. Pour cela, ils doivent prouver qu’ils ont manipulé, inhalé le produit ou été en « contact avec les cultures, les surfaces, les animaux traités ou lors de l’entretien des machines destinées à l’application des pesticides », précise le décret.
Guerre judiciaire
L’inscription dans la loi de la responsabilité de produits phytosanitaires est le fruit d’une longue bataille judiciaire. Depuis dix ans, de nombreux agriculteurs ont tenté de l’obtenir pour différentes pathologies. En vain, pour la plupart d’entre eux.
Mais en février, pour la première fois en France, un céréalier a gagné son procès contre la firme américaine Monsanto. Il est parvenu à faire condamner le géant des biotechnologies végétales pour son intoxication par les vapeurs du Lasso, un herbicide retiré du marché en 2007.
C’est donc péniblement, à la faveur des connaissances scientifiques et des victoires judiciaires que la législation évolue. En dix ans, cinq maladies ont été reconnues comme étant liées aux pesticides. La liste risque de s’allonger dans les années à venir.