Un mois de négociations entre l’Assurance maladie, les syndicats de dentistes et les complémentaires santé s’est achevé le 4 avril sans résultats satisfaisants. Même si d’autres réunions sont encore à l’agenda, la principale proposition de l’Assurance maladie, l’instauration d’un « tarif social dentaire », a été mal accueillie. Concrètement, il s’agirait pour les dentistes de pratiquer des honoraires restreints pour plusieurs types de soins, que les mutuelles prendraient mieux en charge. Une telle mesure s’adresserait aux bénéficiaires de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS), qui ont des revenus faibles, mais trop élevés pour être éligibles à la CMU complémentaire (CMUC), soit environ 3,5 millions de personnes. Elle concernerait notamment le tarif des prothèses, pour lesquelles les honoraires sont libres et qui fournissent une part substantielle des revenus des dentistes. Syndicats et complémentaires n’y voient qu’un effet d’annonce sans résultat immédiat.
Des points d’entente
Les trois parties se sont malgré tout entendues sur d’autres points de négociation. La consultation des dentistes devrait ainsi passer de 21 à 23 euros, pour atteindre le même niveau que celle des médecins.
Des mesures incitatives à l’installation dans des zones où les dentistes sont rares pourraient par ailleurs faire l’objet d’un accord. De même, une revalorisation du tarif des gardes est envisagée.
Les soins de plus en plus chers
Les frais dentaires sont parmi les moins bien remboursés en France. D’année en année, le reste à charge augmente pour les ménages. Les complémentaires remboursent pourtant une part plus élevée que la Sécurité sociale (respectivement 38,5 % et 36 % en 2010). Il faut dire que les honoraires des dentistes augmentent fortement (3,7 % en 2011), bien plus vite que les frais remboursés (1,3 %).