Une récente étude, menée par la Health Behaviour in School-aged Children (HBSC) dans une quarantaine de pays, avait pour objectif de faire un état des lieux de l’influence que peuvent avoir les technologies de l’information et de la communication (TIC) tant sur la santé que sur la vie sociale des adolescents dans le monde. Les résultats concernant la France publiés par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) montrent que Facebook, Twitter, Internet, smartphones et téléphones portables, souvent décriés et mal compris par les adultes, ne sont pas si nocifs au bien-être des ados.
Une vie sociale plus riche
Si effectivement certains adolescents ayant accès le soir à la maison à un ordinateur, à une tablette informatique ou à un smartphone ont un temps de sommeil plus court (8 h 06 en 2010, contre 8 h 50 en 2006) que ceux qui lisent un livre (8 h 52 en moyenne), cela n’a pas d’impact particulier sur leur santé. D’autant qu’ils sont nombreux à pratiquer une activité physique : 63 % des collégiens font du sport régulièrement en dehors de l’école. En outre, ils mangent mieux qu’avant : la répétition du message sanitaire « Cinq fruits et légumes par jour », sur les nombreux supports médiatiques auxquels les jeunes ont accès, a permis d’augmenter la consommation quotidienne de fruits et légumes, respectivement de 7 % et de 5 %… même s’il faut tempérer cette bonne nouvelle par les risques de saturation vis-à-vis du message, phénomène que nous avons évoqué il y a quelques semaines.
Par ailleurs, et contre toute attente, notamment de la part des parents, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter…) n’ont pas d’impact sur la vie sociale des adolescents. Au contraire, ils permettent à ces derniers d’avoir un réseau d’amis plus large qu’en 2006 et de déclarer même avoir, en moyenne, trois véritables amis. Si les ados s’aident d’Internet pour s’affranchir du jugement difficile existant dans les cours des collèges, ils demandent plus qu’avant à voir leurs camarades en face à face.
Une médecine scolaire défaillante
Allant plus loin que l’influence des TIC sur la santé des adolescents, l’étude met en lumière le comportement des jeunes, notamment vis-à-vis des drogues et de l’alcool. Ainsi, un collégien de troisième sur six fume régulièrement. C’est la même proportion qui déclare avoir déjà connu au moins une fois l’ivresse, tandis que l’expérimentation de l’alcool avant l’entrée au collège, c’est-à-dire avant 11 ans, concerne presque un jeune sur deux et 83 % des collégiens, en troisième.
L’étude révèle que les mauvaises habitudes sont prises dès le collège, mais dans l’ensemble les jeunes vont plutôt bien… ce qui n’est pas forcément le cas, très étonnamment, de la politique de santé publique qui leur est destinée. Une enquête réalisée par nos confrères de Viva presse, publiée sur leur site Internet, montre bien qu’entre la réduction de moitié des financements pour les espaces santé jeunes, la fermeture de près de 180 centres du Planning familial et de médecine scolaire, l’Etat a agit jusqu’à présent comme s’il ne se souciait guère de ses jeunes citoyens.