Après MG France (Fédération française des médecins généralistes), premier syndicat de généralistes du pays, c’est au tour de l’Union nationale des omnipraticiens français (Unof-CSMF) d’appeler à la désobéissance tarifaire. Dans un communiqué publié le 4 janvier, l’organisation demande aux médecins de secteur 1 d’augmenter unilatéralement le montant de leur consultation de 23 à 25 euros. « La situation de la médecine générale se dégrade jour après jour pour devenir aujourd’hui la spécialité la moins attractive pour les futurs médecins, explique l’Unof-CSMF. […] Le médecin généraliste français, avec un revenu net de 26 euros de l’heure, a le revenu européen le plus bas des médecins généralistes. » Dans les semaines à venir doivent justement débuter, avec l’Assurance maladie, les négociations de la prochaine convention médicale, dont l’objectif est notamment de déterminer les montants des consultations pour la période 2017-2021. Les syndicats, qui visent un tarif de base augmenté à 25 euros pour MG France et à 30 euros pour l’Unof-CSMF, ne comptent pas réduire la pression d’ici là.
80 % des généralistes prêts à la désobéissance
Si l’on en croit les résultats d’une enquête menée en décembre par l’Unof-CSMF, MG France et la Fédération des médecins de France (FMF) auprès des généralistes, cet appel à la désobéissance risque bien d’être entendu : 80 % des médecins interrogés affirmaient déjà vouloir augmenter unilatéralement leur tarif à 25 euros et 66 % souhaitaient même le doubler pour la création du dossier médical de leurs nouveaux patients. Des mesures qui, si elles sont appliquées, ne seront pas sans conséquences. Elles exposent les généralistes à des sanctions de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) pouvant aller jusqu’au déconventionnement et à la non-prise en charge de leurs cotisations sociales (les médecins conventionnés secteur 1 appliquent les tarifs de la Sécu et ne sont pas autorisés à pratiquer de dépassements d’honoraires). Malgré cela, les syndicats restent déterminés. Ils appellent en outre les médecins à refuser d’appliquer le tiers payant généralisé et à poursuivre la grève administrative : depuis plusieurs mois, certains médecins refusent la carte Vitale de leurs patients et leur délivrent des feuilles de soins, compliquant ainsi le travail des CPAM, déjà saturées.