Pour la première fois, avec un volume de vente en diminution de 3 % l’an dernier en France, le marché du générique a régressé. C’est ce que révèle l’association Gemme (Générique même médicament), qui réunit dix industriels du secteur. Au total, 614 millions de boîtes ont été vendues dans l’Hexagone. Les génériques y représentent moins de 25 % du volume de médicaments remboursables, alors que la moyenne européenne est de 50 %. Pourtant, ces dernières années avaient été plutôt bonnes, avec des taux de croissance en volume de 7 % en 2009 et 6 % en 2010.
La mention « non substituable » en cause
Pour expliquer cette désaffection, les laboratoires producteurs de génériques dénoncent les pratiques de certains médecins, accusés d’utiliser de façon abusive la mention « non substituable » sur les ordonnances. Celle-ci permet qu’un médicament prescrit ne soit pas remplacé par son équivalent en générique. Alors qu’en 2009 le taux de substitution dépassait les 80 %, il est repassé sous le seuil des 70 % en 2011.
Font-ils les frais d’un « effet Mediator » ?
Les génériques souffrent encore de leur réputation et peinent à asseoir leur crédibilité. Alors lorsqu’un scandale sanitaire touche un médicament, en l’occurrence le Mediator (et ses génériques), c’est l’ensemble du secteur qui en fait les frais. C’est en tout cas ce qu’affirme Pascal Brière, le président du Gemme, au journal Les Echos : « Le générique est une victime collatérale du climat déplorable qui a prévalu en France en 2011. Lorsque le médicament d’origine est sujet à caution, la copie l’est plus encore ! »
De meilleures perspectives pour 2012
Mais 2012 devrait être une année plus heureuse pour ce secteur. Plusieurs médicaments tomberont en effet dans le domaine public au cours des prochains mois. Parmi eux, l’Aricept, premier traitement contre la maladie d’Alzheimer, des antimigraineux, des hypertenseurs et surtout l’anticholestérolémiant Tahor. Le marché du générique devrait donc s’étendre, et avec lui les économies pour les patients et les complémentaires santé : elles s’élevaient à 2 milliards d’euros en 2011.