« Mais light, hein ! » Cette affirmation est devenue quasiment un réflexe pour certains, lorsqu’il s’agit de commander une célèbre boisson gazeuse au serveur. Longtemps, en effet, les boissons dites light ont été présentées comme la solution pour éviter d’absorber trop de sucre et donc de grossir. Pour autant, sont-elles moins dangereuses pour la santé ? C’est ce que pensent de nombreuses femmes, qui en consomment deux fois plus que leur équivalent sucré, les jugeant « meilleures pour leur corps ». C’est en tout cas le premier constat établi par une étude épidémiologique (c’est-à-dire à grande échelle et sur une longue période) dirigée par deux chercheurs français, Françoise Clavel-Chapelon et Guy Fagherazzi. De 1993 à 2007, les chercheurs ont suivi plus de 66 000 femmes afin de déterminer les risques liés à la consommation de boissons light.
Un risque multiplié par 2,3
Le deuxième constat est plus médical. Au delà de la perception de ces sodas, il est désormais scientifiquement prouvé qu’à quantité égale les femmes qui boivent des produits light ont 2,3 fois plus de risques de développer un diabète de type 2, celui qui est directement lié au mode de vie et à l’alimentation. Pour comparaison, les femmes qui prennent des boissons sucrées ont, elles, un risque multiplié par seulement 1,5. Et c’est là le troisième enseignement de cette vaste étude : les jus de fruits pressés, même ceux contenant des sucres ajoutés, n’augmentent pas ce risque.
Le light ne coupe pas la faim
Longtemps promues auprès des diabétiques pour éviter le sucre, les boissons light ne résistent donc pas à l’examen scientifique. Pourquoi cela ? Les chercheurs qui ont mené l’étude émettent plusieurs hypothèses. La première, c’est que les calories de ces sodas s’ajoutent aux autres aliments, car le light ne coupe pas l’appétit. Il pourrait même agir à l’inverse et le stimuler. Une autre théorie serait que l’aspartame contenu dans ces boissons faciliterait l’absorption du sucre présent dans les autres aliments, le corps ne filtrant plus correctement. Enfin, ces boissons pourraient développer un goût important pour le sucre en général.
Si toutes ces solutions restent à étudier, il apparaît clairement que le light n’est plus à recommander aux diabétiques, qui sont plus de trois millions en France et parmi lesquels 90 % sont justement atteints d’un diabète de type 2.