Alors que chaque année les besoins en produits sanguins s’accroissent, notamment sous l’effet du vieillissement de la population, des progrès de la médecine et des nouveaux usages thérapeutiques, le nombre de donneurs a reculé de 2,70 % en 2010 pour atteindre le chiffre de 1,7 million de personnes. « Depuis 2001, la consommation en globules rouges a augmenté de 22 %, explique Gérard Tobelem, président de l’Etablissement français du sang (EFS). Pour faire face aux besoins en 2011, une augmentation de 10 % des dons de sang et de plasma est nécessaire. » Alors pour inverser la tendance et convaincre de nouveaux donneurs de passer à l’acte, l’EFS a mis en place, à l’occasion de la VIIIe Journée mondiale des donneurs de sang, trois cents lieux de collecte qui recevront le grand public le 14 juin partout en France métropolitaine et dans les DOM. Egalement au programme de cette journée : l’installation, les 14 et 15 juin sur le parvis de la gare Montparnasse à Paris, d’un village scientifique dédié.
Un million de malades soignés chaque année
« Le sang est un produit indispensable et irremplaçable », rappelle M. Tobelem. Chaque année en France, le don permet de soigner un million de malades : des patients atteints de maladies du sang comme la leucémie, la drépanocytose ou le lymphome, des affections fréquentes qui nécessitent l’utilisation constante et vitale de produits sanguins. Ces malades peuvent aussi être hémophiles, grands brûlés, accidentés de la route ou avoir un besoin ponctuel de sang suite à une intervention chirurgicale. Et, malheureusement, la France se distingue des autres pays européens par des conditions d’accès au don relativement sévères : les hommes homosexuels, les transfusés et les personnes pesant moins de 50 kilos, entre autres, ne peuvent pas donner leur sang. Pour pallier ces contraintes, l’EFS envisage notamment d’augmenter la quantité de sang prélevée sur chaque donneur.
Il faut savoir aussi qu’un prélèvement de sang ne dure que dix minutes – quarante-cinq minutes au total si l’on compte l’entretien préalable avec le médecin et la collation qui suit. Le don par aphérèse, qui permet de séparer les éléments de sang (globules rouges, plaquettes et plasma) ne prend quant à lui pas plus de quatre-vingt-dix minutes.