Comme chaque année, le « Mémento » de la Mutualité française dresse un état des lieux du marché des médicaments en France. Le moins que l’on puisse dire est que le constat est mauvais. Emblématiques de ce marché, les génériques ne progressent que très faiblement en valeur : 1,5 % en 2011. Pire : en volume, ils régressent de 3,1 %, soit 21,2 millions de boîtes. C’est la première fois dans leur histoire qu’ils connaissent un recul. Conséquence de cette morosité : les économies réalisées grâce aux génériques, elles aussi, augmentent peu. De 1,443 milliard d’euros en 2009, elles avaient bondi à 1,855 milliard en 2010, pour n’atteindre finalement en 2011 que 1,925 milliard.
A l’inverse, le potentiel d’économies qui pourraient être réalisées grâce à ces médicaments a, lui, fortement augmenté. Estimé à 780 millions d’euros en 2010, il atteint les 936 millions en 2011.
Des réticences coûteuses
Pourquoi cette désaffection vis-à-vis des génériques ? Pour les auteurs du « Mémento », le phénomène est le fruit d’une utilisation très fréquente de la mention « non substituable », qui empêche le remplacement par un générique, mais aussi d’une réticence croissante de la part des patients.
Quoi qu’il en soit, ces économies manquées grèvent les comptes des mutuelles. « La Mutualité française s’inquiète de la diminution du recours aux génériques, qui permettent de financer l’innovation thérapeutique tout en préservant la qualité des soins », peut-on lire en prologue du document. Il faut dire que les médicaments sont le premier poste de dépense des mutuelles, avec un coût estimé à 3,1 milliards d’euros en 2011.