Lutter contre les idées reçues et les tabous qui entourent encore trop souvent l’autisme : c’est l’objectif du label « Grande cause nationale 2012 », attribué le 20 décembre dernier par le Premier ministre, François Fillon, au rassemblement Ensemble pour l’autisme. Grâce à ce label, les associations militant pour une meilleure prise en charge des malades bénéficieront d’une large exposition médiatique. L’occasion de sensibiliser les Français à cette affection neurologique qui touche, à des degrés divers, 600 000 personnes dans l’Hexagone.
Contrairement aux idées reçues, l’autisme n’est pas un handicap mental ou psychique à proprement parler, mais bien un trouble précoce et sévère du développement*. Il apparaît avant l’âge de 3 ans et se caractérise, notamment, par des troubles du langage et de la communication non verbale, des relations sociales perturbées et un isolement. Selon la Haute Autorité de santé (HAS), « 70 % des personnes atteintes d’un trouble envahissant du développement (dont l’autisme fait partie, NDLR) n’ont pas de déficience intellectuelle ». Un enfant autiste léger diagnostiqué suffisamment tôt et qui aura bénéficié d’une prise en charge adaptée aura donc toutes les chances de voir son affection en partie rééduquée.
Manque de formation des professionnels
Or, actuellement, « le manque de formation des professionnels de santé entraîne un retard de diagnostic aux lourdes conséquences […] et les parents sont encore orientés vers des traitements psychanalytiques inadaptés », précise le collectif Ensemble pour l’autisme. Dans un avis rendu en 2007, le Comité consultatif national d’éthique considérait même qu’une mauvaise prise en charge de l’autisme conduisait souvent à des situations de maltraitance.
Avec l’attribution de ce label, les associations souhaitent donc faire de 2012 une année charnière dans l’amélioration du diagnostic et de la prise en charge éducative et comportementale des personnes autistes. Autisme France exige notamment la refonte des formations initiales et continues des professionnels de santé et interpelle l’Education nationale pour une meilleure intégration des enfants à l’école. L’association demande aussi aux pouvoirs publics de se pencher sur « le sort des adultes privés de diagnostic, de toute éducation adaptée, souvent soumis à l’isolement dans les services de psychiatrie ».