Organisée dans l’Hexagone par l’association France-Dépression et ses partenaires, avec le soutien de l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) et celui du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, la VIIIe Journée européenne de la dépression, qui s’est déroulée le 19 octobre autour des thèmes « Vaincre la dépression » et « Prise de conscience », a été l’occasion de revenir sur un fléau qui touche 121 millions de personnes dans le monde. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette maladie grave, qui peut apparaître chez les personnes de toute condition, de tout âge et de toute origine, sera en 2020 la deuxième cause mondiale d’invalidité, derrière les maladies cardiovasculaires – elle l’est d’ores et déjà chez les 15-44 ans, pour les deux sexes, précise France-Dépression dans un communiqué. Actuellement en France, 2 % de la population souffre de troubles bipolaires ou de maladie maniaco-dépressive.
La dépression peut malheureusement conduire au suicide, un acte désespéré qui l’an passé a coûté la vie à 850 000 personnes dans le monde, dont 13 000 en France – à titre de comparaison, le nombre de morts sur la route s’élevait à 4 000 la même année. Ce phénomène concerne également les plus jeunes : selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), 37 enfants et préadolescents âgés de 5 à 14 ans se sont donné la mort en 2009.
Moins de 25 % de dépressifs traités efficacement
Ce n’est pas tout : nombreux sont les dépressifs qui ne sont pas encore dépistés, et il peut s’écouler de cinq à dix ans entre l’apparition des premiers symptômes et la prise en charge de la maladie. Dans le monde, moins de 25 % des malades auraient accès à des traitements efficaces. Un comble quand on sait que les antidépresseurs et les psychothérapies brèves et structurées sont efficaces pour 60 à 80 % des patients.
Pour France-Dépression, la journée européenne est aussi l’occasion de rappeler que la dépression n’est pas une forme de démence. Parce qu’elle relève « du secteur psychiatrique, [elle est] associée à la folie pour le commun des mortels », explique Patrick Jeannot, président de France-Dépression. « Néanmoins, depuis 2004, je trouve que les mentalités ont évolué dans le bon sens, ajoute-t-il. [...] Il nous faut donc continuer à déstigmatiser cette pathologie et, pour ce faire, nous devons informer, informer, toujours informer. »