Voilà deux mesures qui n’auront presque pas suscité de débat : le remboursement à 100 % de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) et celui de tous les modes de contraception pour les mineures de 15 à 18 ans ont été votés par les députés, la semaine dernière, quasiment à l’unanimité. Seuls 6 députés UMP sur 577 sont allés contre. L’IVG et la contraception semblent désormais relever de l’évidence.
C’est ainsi qu’à compter du 1er janvier 2013, l’IVG pour toutes les femmes sera entièrement pris en charge et les contraceptifs, comme la pilule, seront remboursés pour les jeunes filles qui ont entre 15 et 18 ans. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a tenu à préciser que cet amendement ne restreignait pas le remboursement à la seule pilule, mais s’étendait à tous les modes de contraception.
Et les 18-24 ans, dans tout ça ?
En marge de ces deux avancées, quelques petites polémiques ont vu le jour, surtout en ce qui concerne la contraception des jeunes filles. Plusieurs associations reprochent en effet le flou existant quant aux futurs moyens mis en œuvre pour garantir l’anonymat de celles qui viendront consulter un médecin afin d’accéder à une contraception. Comment vont-elles faire l’avance des frais ? Comment cela apparaîtra-t-il sur les relevés de la Sécurité sociale sans que les parents soient alertés ?... Autant de problèmes techniques auxquels vient s’ajouter question de la contraception des femmes de 18 àß 24 ans. « La mesure ne prend pas en compte [les 18-24 ans], rappelle Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du Planning familial. Pourtant, elles sont souvent en situation de grande précarité et la première chose qu’elles abandonnent, c’est la contraception. »
Un autre problème demeure : le nombre de centres du Planning familial a chuté ces dernières années, principalement en raison de coupes budgétaires. Or comment s’assurer que toutes les jeunes femmes auront accès à la contraception si l’on ne peut pas garantir à chacune la possibilité de consulter sans difficulté ?