Fin janvier, suite à l’affaire du Mediator et dans un souci de transparence affiché, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) publiait la liste de soixante-dix-sept médicaments faisant l’objet d’un suivi renforcé de pharmacovigilance par ses services. Or cette liste, « livrée sans aucune explication ni hiérarchisation », a « complètement manqué sa cible et inquiété les personnes prenant l’un de ces médicaments », dénonce l’UFC-Que choisir dans son numéro spécial santé daté d’avril 2011. En s’appuyant sur les analyses de la revue indépendante Prescrire, l’association de consommateurs a donc décidé d’établir sa propre liste à partir du document de l’Afssaps. Et le constat est alarmant : parmi les produits pointés par l’agence sanitaire, « trente et un sont à éviter, dont huit, particulièrement dangereux, sont à retirer du marché sans attendre : Actos, Arcoxia, Equanil, Hexaquine, Nexen, Valdoxan, Vastarel et Zyban ». Plusieurs de ces médicaments sont déjà interdits à l’étranger. « Faudra-t-il attendre de nouveaux drames pour que les autorités prennent leurs responsabilités ? », s’interroge l’association, qui demande aux pouvoirs publics d’agir sans délai et de retirer ces médicaments du marché.
Analyse des médicaments à vignette orange
L’UFC a par ailleurs analysé les médicaments à vignette orange. Ces produits, remboursés à 15 % par la Sécurité sociale, sont qualifiés de médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant par la commission de la transparence dépendante du ministère de la Santé. Or, selon l’UFC, certains sont vraiment utiles, comme le Rhinadvil (décongestionnant ORL) ou le Nérisalic (corticoïde cutané associé), et mériteraient donc une meilleure prise en charge par la collectivité nationale. A l’inverse, d’autres seraient inefficaces, voire dangereux, comme certains vasodilatateurs dont le Fonzylane ou l’Olmifon. Rappelant que les impératifs de santé publique doivent passer avant l’intérêt économique des laboratoires, l’UFC demande le déremboursement des médicaments inefficaces, qui « grèvent inutilement les finances publiques et contribuent à l’augmentation des primes d’assurance complémentaire santé ». Et l’association de conclure : « La communication défaillante de l’Afssaps s’agissant des médicaments placés sous surveillance est une nouvelle preuve de l’urgence de la réforme de la politique du médicament, réforme qui se fait toujours attendre. »