A ce jour, « 95 % des Français estiment accorder de l’importance à leur santé » et cette attention particulière a pour but, pour 67 % d’entre eux, de « conserver la maîtrise de leur forme physique ». C’est ce que révèlent les résultats d’une enquête menée par l’Ifop pour le groupe Prévoir. 89 % des répondants pensent être très bien informés des moyens de se préserver et 83 % ont le sentiment de le faire. Mieux encore, si la santé est le centre de toutes ces attentions, les questions qu’elle engendre ne sont pas une source d’angoisse particulière : 62 % des personnes interrogées estiment que leur état restera stable sur les cinq prochaines années.
Une relation ambiguë
Seulement l’étude de l’Ifop ne fait pas que constater le diagnostic auquel se prêtent les Français, elle met aussi en évidence la relation ambiguë qu’ils entretiennent avec leur santé. Ainsi, pour mesurer leur état physique, ils s’appuient essentiellement sur des remarques non objectives. « L’absence de fatigue (57 %) et la capacité à résister à l’effort (49 %) constituent les deux principaux critères. » Ils s’examinent également en se fondant sur des mesures psychologiques, comme le moral (39 %) ou le niveau de stress (20 %). La moitié ne connaissent pas leur tension artérielle, et ce chiffre dégringole à 33 % concernant le taux de cholestérol. Sur les six derniers mois, seuls 41 % des sondés ont pratiqué un dépistage (diabète, cancer, etc.). Autant dire que l’enquête montre une véritable négligence de la part des sondés quant à leur véritable état de santé.
Mauvaise évaluation de l’espérance de vie
En fait, face à des signes de faiblesse, une personne sur deux privilégie l’autodiagnostic et une sur cinq n’agit pas tout de suite ou prend son mal en patience. Sans vouloir les inciter à se précipiter chez le médecin pour la moindre égratignure, il faut souligner tout de même que ces négligences induisent en erreur les Français sur leur véritable état.
Autre évaluation sur laquelle ils se trompent : l’espérance de vie. Les hommes se voient vivre jusqu’à 82 ans, alors que les statistiques officielles, selon la dernière étude de la Direction de la recherche, des études et des évaluations des statistiques (Drees), font état d’une espérance de vie de 78 ans. Les femmes, elles, sont plus proches de la vérité et même légèrement en dessous puisqu’elles estiment vivre jusqu’à 83 ans, contre 84 ans selon les études. Un relatif pessimisme lié à une plus grande prise en compte de la dégradation de leur état de santé.