« La recherche sur les cancers avance, changeons de regard » : avec ce titre plutôt positif, la campagne de sensibilisation lancée le 17 mai par l’Institut national du cancer (Inca) et le ministère chargé de la Santé compte bien faire évoluer le regard des Français sur cette maladie et sur ceux qui en souffrent. Aujourd’hui, bien que le taux de survie à cinq ans atteigne les 80 % pour certains types de cancer et que des progrès considérables aient été accomplis en matière de traitements et de qualité de prise en charge des patients, le cancer demeure, pour de très nombreuses personnes, associé à des images de fatalité, de souffrance et de mort. Selon le baromètre cancer 2010 de l’INPES, 70 % des Français citent le cancer en premier parmi les trois maladies qu’ils jugent les plus graves. Cette perception de la maladie, en décalage par rapport à la réalité, joue un rôle important dans le phénomène d’isolement dont sont souvent victimes les malades.
Sentiment d’isolement
Pour 48 % des sondés, d’ailleurs, « quand on a un cancer, on est souvent mis à l’écart », et cela qu’il s’agisse de relations professionnelles, amicales ou familiales. Des conséquences qui viennent s’ajouter aux difficultés déjà induites par la maladie. Or, « de plus en plus de personnes vivent et vivront après un diagnostic de cancer, a rappelé Nora Berra, secrétaire d’Etat chargée de la Santé, lors du lancement de la campagne. Il est donc essentiel de favoriser un changement de regard et de créer les conditions d’une meilleure insertion sociale des personnes touchées. » Pour y parvenir, la campagne de sensibilisation se décline sur trois axes autour du slogan « Je suis une personne, pas un cancer » : une campagne d’affichage nationale qui a déjà commencé et qui se déroulera jusqu’au 25 mai ; une campagne télévisée diffusée du 22 mai au 11 juin, composée de deux films réalisés par Jacques Audiard ; et une invitation à témoigner sur Facebook et sur la ligne Cancer info (0 810 810 821), ouverte à tous les malades et anciens malades.