Environ 3 000 cas de cancer du col de l’utérus sont constatés chaque année en France, entraînant 1 000 décès. Ce chiffre n’est pas en augmentation pour le moment, mais ce qui inquiète les spécialistes, c’est le recul observé des vaccinations contre les papillomavirus humains (HPV) pouvant causer ce type de cancer. Deux souches de HPV (HPV 16 et HPV 18), celles contre lesquelles le vaccin agit particulièrement, seraient responsables à elles seules de 70 % des cas. Or, en un an, la couverture vaccinale contre cette infection est passée de 39,4 à 35,8 %.
Le coût de ce vaccin, qui nécessite trois doses facturées 120 euros chacune et remboursées à 65 % par l’Assurance maladie, explique en partie le manque de suivi. Par ailleurs, les spécialistes estiment que l’âge de la première vaccination joue un rôle important : à ce jour, elle ne peut pas se faire avant 14 ans, or certains parents peuvent avoir des difficultés à amener leur fille à se faire vacciner à cet âge.
Avant les premiers rapports sexuels
C’est la raison pour laquelle le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) s’est prononcé en faveur de l’abaissement de l’âge de la vaccination contre le HPV à 11 ans, à l’image de ce qui se fait en Allemagne, en Belgique et en Angleterre, où elle est pratiquée dès 10 ans.
« Il y a de nombreuses bonnes raisons de le faire », commente le HCSP. Outre le fait que les très jeunes filles seraient plus enclines à se faire vacciner, c’est aussi l’occasion d’agir avant les premiers rapports sexuels et d’éviter ainsi les premières lésions précancéreuses. Les scientifiques ont aussi remarqué qu’être vaccinée plus tôt permettait d’être mieux protégée. La réponse immunitaire des adolescentes entre 10 et 14 ans est en effet supérieure à celle obtenue chez les plus de 15 ans.
Ne pas oublier les frottis
Le tabagisme, la prise à long terme d’un contraceptif ou encore un système immunitaire défaillant sont également des facteurs favorisants du cancer de l’utérus. Les spécialistes insistent donc particulièrement sur la nécessité d’un suivi gynécologique. Certaines formes de cancer du col de l’utérus évoluant très lentement à partir de lésions précancéreuses qui peuvent être détectées, ils préconisent un dépistage régulier, par frottis, pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, tous les trois ans, après deux frottis normaux à un an d’intervalle.