Avec 40 000 nouveaux cas apparus l’an dernier, le cancer colorectal est le troisième cancer le plus fréquent en France. C’est aussi le deuxième le plus meurtrier : chaque année, 17 000 personnes y succombent.
Plus il est détecté tôt, plus grande est la chance de le vaincre. On estime en effet qu’entre 60 et 80 % des cancers colorectaux se développent à partir de très petites tumeurs appelées adénomes. Or seule une petite partie de ces adénomes (2,5 %) deviendront un cancer et, pour cela, il leur faudra une dizaine d’années. C’est la raison pour laquelle le dépistage est crucial : il permet de détecter bien en amont les adénomes, avant qu’ils n’évoluent en cancer. Et lorsque le cancer est détecté à un stade précoce (stade 1), le taux de survie à cinq ans dépasse les 90 %.
Démocratiser le dépistage organisé
Depuis 2009, le dépistage organisé du cancer colorectal est étendu à toute la France. Il consiste en un test de recherche de sang occulte dans les selles, à faire chez soi tous les deux ans. S’il se révèle positif, une coloscopie est pratiquée. Avec ce protocole, la mortalité baisse de 15 à 20 % et la qualité de vie du patient est davantage préservée grâce à des traitements moins lourds. Ce dépistage s’adresse aux hommes et aux femmes âgés de 50 à 74 ans qui n’ont ni symptômes, ni cancer ou adénome dans leur histoire familiale. Ils sont invités par courrier, une année sur deux, à consulter leur médecin traitant, qui déterminera si le patient est éligible au test et le lui remettra le cas échéant.
Le taux de participation demeure hélas insuffisant. Sur la période 2010-2011, seules 32 % des personnes invitées à se faire dépister ont fait le test. Les hommes et les moins de 60 ans sont même en dessous de cette moyenne. Parmi les freins à la participation : l’absence de symptômes, qui donne le sentiment de ne pas être concerné. C’est donc par une sensibilisation parallèle des patients et des médecins que le dépistage pourra se démocratiser.