« Les dentistes, c’est trop cher », a reconnu Marisol Touraine sur France 3 le dimanche 25 septembre. Invitée de l’émission Dimanche politique, la ministre de la Santé a annoncé qu’elle consacrerait l’an prochain 200 millions d’euros à un meilleur remboursement des soins dentaires. Des soins devenus particulièrement préoccupants pour une grande partie de la population : actuellement, « près d’un patient sur cinq » y renonce pour « raisons financières », indique la Cour des comptes dans son rapport annuel sur la Sécurité sociale publié récemment. Il faut dire que les soins bucco-dentaires (qui représentent plus de 10 milliards d’euros en 2015) ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie qu’à hauteur de 33 %, contre 36 % en 2006. Une fois les remboursements de la Sécu et des mutuelles déduits (39 %), plus de 2 milliards d’euros sortiraient ainsi directement de la poche des patients. Résultat : « Les Français consultent peu et trop tard leur chirurgien-dentiste », constate le rapport, et leur état de santé dentaire « apparaît d’ailleurs médiocre par rapport à la moyenne européenne ».
Prix maximum pour les prothèses
Une situation alarmante, à laquelle Marisol Touraine semble vouloir s’attaquer. Dans le détail, la ministre souhaite améliorer le remboursement des soins conservateurs (détartrage, traitement d’une carie, dévitalisation d’une dent) et mettre en place « un système dans lequel il y aura un prix maximum pour les prothèses ». Actuellement, selon le rapport de la Cour des comptes, pour une prothèse qui revient à 115 euros, un chirurgien-dentiste facture en moyenne 686 euros en province et jusqu’à 1 090 euros à Paris. Ouvertes la semaine dernière, les négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie, les complémentaires santé et les syndicats de chirurgiens-dentistes qui doivent fixer les prix pour les cinq prochaines années sont donc l’occasion, pour la ministre, de lancer son « plan national pour renforcer l’accessibilité des soins dentaires ». Cela fait longtemps que les dentistes réclament une revalorisation importante des soins de base, dont les remboursements, particulièrement faibles, expliqueraient en partie l’envolée des dépassements d’honoraires. Les négociations conventionnelles devraient également se pencher sur la prévention et sur la répartition inégale de ces professionnels sur le territoire.