Le rapport final intitulé « Pour un pacte de refondation des urgences » a été remis, vendredi 20 décembre, à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Rédigé par Thomas Mesnier, député LREM et par le professeur Pierre Carli, patron du Samu de Paris, il propose des pistes pour la mise en œuvre d’un service d’accès aux soins (SAS) dont la création d’un numéro unique de santé : le 113. Le premier tome du rapport avait été rendu au mois de septembre et avait permis le déblocage de 750 millions d’euros d’ici à 2022, sans toutefois réussir à convaincre les grévistes dans les services d’urgence.
Remplacer le 15 et le 116 117
Mesure centrale de ce nouveau tome du rapport, le guichet unique 113 serait instauré et dédié à toutes les urgences médicales. Il remplacerait ainsi le 15 et le 116 117 - numéro gratuit pour joindre un médecin de garde la nuit ou le week-end expérimenté pour l’heure que dans certaines régions. En revanche, il cohabiterait avec le 112 qui serait alors réservé aux pompiers, gendarmes et policiers. Ce dispositif devrait être mis en place progressivement d’ici l’été 2020 pour être complètement opérationnel en 2022. En pratique, le numéro sera accessible 24 heures sur 24, tous les jours de l’année. Un objectif est fixé : répondre « dans des délais au maximum de 30 secondes » à tous les appels. Si le rapport indique bien que ce service « requiert un nombre d’assistants de régulation médicale nécessaire », aucun chiffre n’est fixé, ce qui inquiète les professionnels. De leur côté, les médecins de ville avaient déjà fait connaître leur avis négatif sur ce numéro unique qui ne serait, selon eux, qu’une copie du 15.
Une application et un site en complément
Le rapport préconise également la mise en œuvre d’une plateforme numérique SAS, en complément du numéro de téléphone, composée d’une application pour Smartphone et d’un site internet. Ce dernier, « issu du portail Sante.fr, (…) pourrait s’appeler Sas.fr ou Urgencesante.fr », précise le rapport. Sa mise en ligne est d’ailleurs prévue dès le mois de juin 2020. Ces services, qui sont plus particulièrement dédiés aux jeunes utilisateurs, devraient « rendre plus lisible l’offre de soins au public ». A terme, l’application permettra de géolocaliser un médecin, de prendre rendez-vous en ligne et même de réaliser une téléconsultation.